Lancement de la stratégie nationale biodiversité 2030

Philippe Pottiée-Sperry
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Stratégie nationale biodiversité 2030

Elle fixe trois premiers axes d’intervention : la protection et la restauration de la nature, l’accompagnement de la transition écologique des activités humaines les plus néfastes, le soutien à l’évolution d’une société plus en harmonie avec l’environnement. 

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Après un an et demi de préparation, Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, a détaillé, le 15 mars, le premier socle de la Stratégie nationale biodiversité 2030. Objectif : inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité et susciter des changements en profondeur pour réduire les pressions et de restaurer les écosystèmes. Elle constitue l’engagement de la France vis-à-vis du cadre mondial pour la biodiversité qui se négociera lors de la prochaine COP biodiversité.
La stratégie nationale biodiversité résulte de concertations et de consultations avec les élus, les experts, les scientifiques, les usagers et les associations, les instances représentatives, les services publics et les opérateurs. Une consultation du public a également été menée avec plus de 4000 contributions. « Préserver la biodiversité, c’est protéger notre santé et notre qualité de vie. C’est aussi garantir la soutenabilité de notre modèle de société, face aux crises sanitaires, sociales, économiques, et même aux dérèglements climatiques », a affirmé Bérangère Abba.

Protection et restauration de la nature

La stratégie s’articule autour de plusieurs ambitions : rechercher la sobriété dans l’usage des ressources naturelles, qui vont devenir plus rares ; privilégier les synergies et la cohérence des actions, que ce soit au niveau de la conduite des politiques publiques et des échelles d’intervention ; être opérationnelle et susciter une mobilisation concrète en accompagnant les changements nécessaires à la transition écologique.
Elle se fixe trois premiers axes dont la protection et la restauration de la nature : protection d’écosystèmes, d’espèces stratégiques, lutte contre les espèces exotiques envahissantes, déploiement des aires protégées sur 30% de notre territoire incluant 10% de protection forte… Le second axe concerne l’accompagnement de la transition écologique des activités humaines les plus néfastes : limiter les pollutions des sols, de l’eau et des milieux marins, réduire l’artificialisation des sols, stopper l’étalement urbain, promouvoir les solutions fondées sur la nature, etc.). Enfin, il s’agit de soutenir l’évolution d’une société plus en harmonie avec l’environnement : protection de notre santé, formation et sensibilisation, partenariats avec le secteur privé, soutien à la jeunesse...

Une gouvernance interministérielle

La stratégie nationale biodiversité propose également un cadre et des moyens pour atteindre ses objectifs. Elle disposera d’une gouvernance interministérielle afin de mobiliser toutes les politiques publiques. Par ailleurs, pour la première fois, la stratégie est accompagnée de cibles et d’indicateurs qui permettront de suivre sa mise en œuvre et d’identifier les inflexions à y apporter, avec l’ensemble des acteurs. La 15ème conférence des parties de la convention internationale sur la diversité biologique (COP 15), qui définira le nouveau cadre mondial sur la protection de la biodiversité à l’automne 2022, conduira à une mise à jour de cette stratégie nationale pour aligner les enjeux et engagements internationaux et nationaux. 

Des actions nouvelles dès 2022

Différentes actions nouvelles doivent débuter dès cette année 2022, avec des financements associés. Il s’agira notamment des 500 opérations « coup de poing » d’ici 2025 pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes ou des opérations de restauration des continuités écologiques les plus dégradées. Autre exemple : la préservation des zones humides avec l’adoption du 4ème plan national visant notamment à restaurer 50 000 ha de zones humides d’ici 2026, la production d’une cartographie et l’accompagnement de 18 sites emblématiques pour la conservation de ces écosystèmes avec l’objectif de création d’un parc national. On peut également citer la réhabilitation de 55 décharges littorales menacées par l’érosion côtière d’ici 2030 (dont trois lancées en 2022), le déploiement de 1000 aires éducatives d’ici 2025 ou la proposition en 2022 de 1000 services civiques dans les domaines de la nature. Enfin, la stratégie reposera sur un dispositif fiscal et financier dédié qui s’appuiera sur les conclusions à venir d’une mission d’inspection.

Philippe Pottiée-Sperry
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