Métropole de Strasbourg : un projet transfrontalier inédit de récupération de chaleur

Estelle Mallet-Chevassu
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Eurométropole de Strasbourg : un projet transfrontalier inédit de récupération de chaleur

A compter de 2026, l'Eurométropole bénéficiera de la récupération de la chaleur non exploitée, dite « chaleur fatale », de l’aciérie BSW de Kehl en Allemagne. Un projet très ambitieux mené en partenariat avec la région Grand Est, la ville de Kehl, le land de Bade-Wurtemberg et la Banque des Territoires.

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Atteindre 100 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2050, c’est l’objectif que s’est fixée l’Eurométropole de Strasbourg en s’appuyant sur un mix énergétique local qui comprend notamment la récupération de la chaleur non exploitée, dite chaleur « fatale », produite par l’industrie. Depuis 2018, la métropole planche sur un projet d’importation de la chaleur issue de l’aciérie « Badische Stahlwerke GMBH » (BSW) de Kehl située à cinq kilomètres en Allemagne. 
Un projet mené de façon partenarial avec la région Grand Est, dont l’ambition est de devenir à cette même échéance de 2050 une région bas carbone à énergie positive, la ville de Kehl, le land de Bade-Wurtemberg et la Banque des Territoires, et cela via son Sraddet (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires).

Une SEML de droit français
Pour acheminer cette chaleur « fatale » jusqu’au réseau strasbourgeois, la pose d’une conduite de 4,5 kilomètres reliant les deux rives en passant sous le Rhin est nécessaire. Le projet a franchi un cap cette année, avec la constitution en février dernier de la SEML (société d’économie mixte locale) transfrontalière « Calorie Kehl-Strasbourg », chargée de la réalisation et de l’exploitation de cette conduite. 
Elue à sa tête, Jeanne Barseghian, présidente déléguée de l’Eurométropole et maire de Strasbourg, explique que « cette SEML permet à nos deux villes amies de se donner un même destin énergétique : la décarbonation du territoire que nous avons en commun. Alors que la précarité énergétique touche de plus en plus d’Européens et que l’urgence climatique impose d’agir, ce partenariat nouveau permettra d’étendre considérablement l’offre d’énergie renouvelable à coût maîtrisé ».

L’équivalent des besoins de 8000 logements
Ce projet doit permettre aux habitants de disposer d’un accès au chauffage et à l’eau chaude sanitaire à des prix soutenables, comme l’a souligné Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg. Dès sa mise en œuvre, prévue en 2026, la chaleur ainsi récupérée fournira un complément d’énergie renouvelable de 80 GWh par an, à savoir l’équivalent des besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire de 8000 logements. 
En parallèle, il permettra une réduction des émissions carbone de 29 000 tonnes/an, du fait d’une baisse de l’utilisation des sources d'énergies fossiles et donc une réduction des pollutions qui en découlent. À terme, ce sont 135 GWh d’énergie par an qui pourraient être récupérés.

Estelle Mallet-Chevassu
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