La bombe à retardement des finances publiques locales

, mis à jour le 27/06/2025 à 11h46
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Le besoin de financement des collectivités a plus que doublé en 2024

Dans son rapport annuel sur les finances publiques locales publié le 27 juin 2025, la Cour des comptes alerte sur les tensions persistantes qui pèsent sur les collectivités locales, en particulier les départements, confrontés à la hausse continue des dépenses d’action sociale. Malgré une reprise de leurs recettes, les collectivités voient leurs marges de manœuvre budgétaires se réduire. « La dynamique des dépenses sociales interroge la soutenabilité des politiques de solidarité », alerte l’institution. Explications.

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L’année 2024 aura permis aux collectivités sociales de respirer — un peu. Leurs recettes réelles de fonctionnement ont progressé de 3,8 %, portées notamment par la dynamique des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) (+6,2 %), et par la croissance des transferts de l’État et de la CAF. Les départements, principaux acteurs de la solidarité locale, ont également vu leurs recettes progresser de 2,9 %. Mais pour les Sages du Palis Cambon, il s'agit d'une évolution en trompe-l’œil tant la charge sociale continue de s’alourdir. 

Une dépense sociale qui ne faiblit pas
Le moteur de la dépense départementale reste l’action sociale, qui représente plus de 60 % des dépenses réelles de fonctionnement. En 2024, ces dépenses ont progressé de 4,1 %, tirées à la hausse par :
•    l’allocation RSA (+4,5 %),
•    la prise en charge de l’APA (+3,8 %),
•    et la PCH (prestation de compensation du handicap) (+5,1 %).
Les CCAS et CIAS, en première ligne de la solidarité de proximité, subissent également cette pression, d’autant plus qu’ils doivent faire face à une demande croissante d’aides, sans toujours disposer des ressources suffisantes pour y répondre.
La dette des départements reste globalement maîtrisée, mais les marges de manœuvre s’amenuisent. « La dynamique des dépenses sociales interroge la soutenabilité des politiques locales de solidarité à moyen terme », souligne le rapport.

Entre contraintes structurelles et besoins croissants

La complexité des transferts de compétences, les coûts croissants liés à la prise en charge de la dépendance, et la montée des précarités sociales font peser une incertitude durable sur les équilibres financiers des collectivités locales.
Le rapport pointe également un déséquilibre structurel : les recettes sont plus cycliques (souvent liées à la conjoncture immobilière), tandis que les dépenses sociales sont structurelles et peu compressibles.
Malgré tout, les collectivités sociales demeurent au cœur de la cohésion républicaine. « Elles sont souvent les derniers remparts contre l’exclusion », rappelle l’étude. Un rôle d’autant plus crucial que les attentes citoyennes en matière de proximité, de soutien aux publics fragiles et de réponse rapide aux besoins ne cessent de croître.

 

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