Solidarité nationale : les Départements tirent la sonnette d’alarme

, mis à jour le 20/06/2025 à 15h24
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Depuis le 18 juin 2025, les 104 Départements français assument désormais seuls la solidarité nationale

Le 18 juin 2025 a marqué un tournant : Depuis ce jour, les 104 Départements français assument désormais seuls le financement du RSA, de l’APA et de la PCH, sans compensation de l’État. Une réalité aux conséquences alarmantes pour les finances locales.

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Le 18 juin 2025, la date ne doit rien au hasard. En choisissant ce jour symbolique, les 104 Départements français entendent lancer un signal fort : celui d’un « jour du dépassement », où l’État se retire définitivement du financement des prestations sociales qu’il prescrit. Le RSA (Revenu de Solidarité Active), l’APA (Aide aux Personnes Âgées) et la PCH (Prestation de Compensation du Handicap) sont désormais intégralement financés par les collectivités départementales. Sans un euro de compensation.

« Ce que nous défendons, ce ne sont pas simplement des équilibres budgétaires, ce sont les fondements d’une solidarité nationale robuste et soutenable », alerte François Sauvadet, président de Départements de France. Et pour cause : en dix ans, la part des dépenses sociales est passée de 55 % à 70 % des budgets départementaux. Aujourd’hui, plus de 23 milliards d’euros sont supportés par les Départements sur leurs fonds propres, dont 12 milliards pour l’aide sociale à l’enfance, 5 milliards pour le RSA, 4 milliards pour l’APA et 2,3 milliards pour le handicap.

Le problème est autant budgétaire que politique. En 2022, l’épargne nette des Départements s’élevait à 8,5 milliards d’euros. Elle devrait tomber sous les 200 millions fin 2025. Un tiers des Départements est déjà en situation de quasi-rupture financière. Conséquence : chaque euro injecté dans les prestations sociales est un euro en moins pour rénover un collège, entretenir une route, soutenir les communes rurales ou équiper les services de secours.

La campagne lancée le 18 juin entend rappeler que la solidarité nationale a un coût, et que ce coût ne peut reposer uniquement sur les épaules des Départements. Ceux-ci appellent l’État à assumer ses responsabilités et à accompagner ses décisions des moyens financiers nécessaires.

L’alerte est donnée. Reste à savoir si elle sera entendue.
 

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