Finances régionales : stabilisation fragile avant une nouvelle dégradation
  Après deux années de forte tension, les finances des régions ont connu en 2024 une relative accalmie. Mais les signaux budgétaires laissent présager une nouvelle dégradation dès 2025, selon le bulletin d’information publié en octobre 2025 par la Direction générale des collectivités locales (DGCL).
Les dépenses de fonctionnement des régions ont progressé de +1,1 % en 2024, contre +5,2 % en 2023, pour atteindre 25 milliards d’euros. Cette décélération traduit le ralentissement de l’inflation, mais les frais de personnel restent dynamiques (+3,6 %) sous l’effet des revalorisations salariales.
Les recettes de fonctionnement suivent le même rythme (+1,1 %), soutenues par les impôts et taxes (+3,9 %). En volume, l’épargne brute progresse légèrement (+1,1 %), mais l’épargne nette chute de -7,6 %, signe d’une moindre capacité d’autofinancement.
Les subventions versées (+8,1 %) alimentent un investissement en hausse de +6,1 %, mais le besoin de financement, à 2,3 milliards d’euros, continue de creuser la dette et allonge les délais de désendettement.
2025 : des finances sous pression
Les budgets primitifs votés pour 2025 confirment cette tendance fragile. Les dépenses devraient croître plus vite que les recettes, tandis que les charges financières augmenteraient de +5,7 %. L’épargne brute et l’investissement reculeraient respectivement de -7 % et -10 %.
Cette double contraction pèserait sur la capacité des régions à financer leurs projets, malgré un besoin de financement qui resterait élevé (-3,4 Md€). Après la stabilisation de 2024, la trajectoire budgétaire des régions semble donc entrer dans une nouvelle phase de tension structurelle, marquée par la hausse de la dette et la baisse de l’autofinancement.