Covid 19 : 50 M€ pour l’aide alimentaire et les besoins de première nécessité
La crise sanitaire pèse lourdement sur les conditions de vie des plus précaires. Les ministres Julien Denormandie et Christelle Dubos ont détaillé, le 23 avril, l’action du gouvernement en faveur des sans-abris, des familles précaires ou des bénéficiaires de minima sociaux. Ils ont rappelé que « le maintien de l’aide alimentaire est une priorité absolue pour répondre aux besoins essentiels des foyers les plus précaires ».
L’épidémie perturbe fortement les distributions alimentaires traditionnelles à ces publics, les privant de ressources de première nécessité. De plus, les réseaux d’aide alimentaire font face à des dépenses logistiques plus importantes et une augmentation forte des besoins pendant que certains territoires connaissent de réelles situations d’urgence.
Un contexte d’urgence
Dans le contexte actuel, certains ménages connaissent des dépenses plus importantes du fait du confinement et rencontrent des difficultés à subvenir à leurs besoins essentiels. L’absence de cantine quasi-gratuite fait par exemple supporter à de nombreuses familles une charge financière supplémentaire pour faire déjeuner leurs enfants. De plus, ces ménages ont pu voir leurs revenus diminuer du fait de la crise sanitaire.
Face à ce contexte d’urgence, les ministres ont annoncé un plan d’urgence pour l’aide alimentaire doté de 39 M€, destiné à soutenir les associations et les territoires en difficulté, en appui au plus de 15 M€ déjà mis en œuvre pour l’aide aux besoins de première nécessité pour les SDF. Le nouveau plan prévoit en particulier un soutien de 25 M€ aux associations d’aide alimentaire. De plus, il viendra en aide aux familles les plus précaires, bénéficiaires de l’aide exceptionnelle de solidarité et ayant des difficultés à attendre son versement le 15 mai.
Aide à 25 000 foyers identifiés en Seine-Saint-Denis
L’aide d’urgence alimentaire s’adresse à des territoires métropolitains et d’outremer, en s’inspirant du dispositif des chèques services déjà mis en place. 10 M€ se destinent aux territoires métropolitains (des zones en Île-de-France, à Lyon, à Marseille sont déjà identifiées). Elle s’effectuera sous la forme de distribution aux foyers les plus en difficulté de chèques d’urgence alimentaire, pour un équivalent moyen de 105 € par foyer pour un mois. Près de 100 000 foyers seront concernés par cette aide.
En Seine-Saint-Denis par exemple, qui est le territoire le plus en difficulté, 2,6 M€ sont dégagés pour venir en aide à 25 000 foyers identifiés par les services sociaux des communes.
4 M€ seront destinés à trois territoires d’outre-mer (Mayotte, Guyane, Saint-Martin). Coordonnée par les préfectures, la distribution de cette aide d’urgence alimentaire sera faite par les collectivités qui pourront s’appuyer sur leurs CCAS, en lien avec les réseaux associatifs locaux.
177 000 places d’hébergement ouvertes
Les ministres ont rappelé que, dès le début de la crise, la priorité a été la mise à l’abri des plus démunis pendant le confinement. 17 000 places d’hébergement supplémentaires ont ainsi été ouvertes dont plus de 10 000 places d’hôtel. En parallèle, 92 sites spécialisés ont ouvert pour les SDF malades du Covid-19 mais ne relevant pas d’une hospitalisation, pour un équivalent de 3400 places. Ces places viennent s’ajouter aux 157 000 personnes hébergées toute l’année dans des centres - des places financées par l’Etat et gérées par les associations. Au total, 177 000 places d’hébergement étaient ainsi ouvertes à la date du 22 avril.
Renforcement du dispositif des chèques services
Par ailleurs, Julien Denormandie a mis en place depuis le 1er avril la distribution de chèques services permettant d’acheter directement des produits d’alimentation et d’hygiène. Le dispositif a été renforcé le 19 avril avec un doublement des chèques services pour les territoires avec les plus forts besoins : l’Ile-de-France et l’Outre-mer afin de bénéficier à 90 000 personnes. Le budget global est de plus de 15 M€.
P.P.-S.