, mis à jour le 31/05/2025 à 22h25

3 Minutes / 3 Questions dans les conditions du Direct

Stéphanie Escamez
Adjointe au maire de Romorantin
Vice-présidente de la communauté de communes du Romorantinais et du Lantenay
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Stéphanie Escamez est engagée sur tous les fronts : logement social, rénovation urbaine, égalité des droits et intégration républicaine

Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec France Climat à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invitée cette semaine, Stéphanie Escamez, adjointe au maire de Romorantin et vice-présidente de la communauté de communes du Romorantinais et du Lantenay en charge du logement social, de la politique de la ville, du cadre de vie et de la lutte contre les inégalités et pour l'intégration républicaine et laïque. En 3 minutes chrono, elle partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville et son Communauté de Communes. Un échange sans détour, à ne pas manquer ! 

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Quel est le ou quels sont les projets dont vous êtes le plus fière ?

Je dirais plutôt qu’il s’agit de satisfaction que de fierté. Ce qui me touche le plus, ce sont souvent des situations individuelles : accompagner une femme victime de violence, contribuer à la mise à l’abri d’un jeune en parcours migratoire, voir une famille retrouver sa dignité. Mais si je devais citer un projet marquant, ce serait « Voix invisibles », que nous avons lancé l’an dernier avec la Ville et la communauté de communes. Il s’agit d’un projet autour de la lutte contre les discriminations LGBTQIA+, soutenu par la Délégation Interministérielle à la lutte contre le Racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGB (DILCRAH). À travers des témoignages montés en film et une exposition, nous avons voulu déconstruire les stéréotypes et rappeler que l’amour, l’envie de fonder une famille, de travailler, de s’accomplir sont universels. Nous avons touché 70 collégiens – d’un établissement privé, qui plus est – et cela sans aucune réticence des familles. C’est un vrai signe que la pédagogie peut faire bouger les lignes.

Y a-t-il un projet abouti qui vous laisse un goût d’inachevé ?

Il y en a deux en réalité. Le premier concerne la lutte contre les violences faites aux femmes. Si nous avons beaucoup avancé sur la mise à l’abri et l’accompagnement des victimes, il reste encore à structurer un travail de fond avec les auteurs pour prévenir la récidive. Nous avons engagé une réflexion avec les services de l’État, mais nous manquons de psychologues spécialisés pour mettre en place ce suivi. Le deuxième projet est plus ambitieux encore : il s’agit de déconstruire les préjugés sur les parcours migratoires. Nous souhaitons valoriser des témoignages de personnes issues de l’immigration, pleinement intégrées dans la société, et organiser une manifestation festive autour des cultures du monde. Cela permettrait de rappeler que l’accueil n’est pas une menace, mais une richesse. Mais je ne désespère pas que ces deux projets, qui avancent bien, se concrétisent avant mars 2026. 

Qu’est-ce qui vous marquera dans ce deuxième mandat ?

Je crois que ce sera le travail accompli en faveur de l’égalité femmes-hommes. Depuis sept ans, nous avons multiplié les actions d’abord le 8 mars puis très vite sur plusieurs semaines : sensibilisation dans les écoles, les collèges, les marchés, films, conférences, jeux pédagogiques... Aujourd’hui, c’est tout un réseau d’acteurs locaux qui est mobilisé, du Conseil départemental à nos services municipaux et associatifs. Le projet s’est étoffé avec le temps, jusqu’à proposer un jeu de société géant imaginé par le CCAS avec ses usagers, pour aborder les droits des femmes de manière ludique. Mais il reste du chemin : les mouvements masculinistes, les replis identitaires existent, et nous devons rester vigilants. C’est pour cela que je crois profondément qu’il faut travailler avec les enfants. Ils sont bienveillants, et sont incontestablement la clé du changement. Car c’est par eux que la République peut continuer à se construire, libre, égale et fraternelle.
 

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