
3 Minutes / 3 Questions dans les conditions du Direct

Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec France Climat à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invité cette semaine, Guillaume Ruet maire de Chevigny-Saint-Sauveur (21800) et conseiller départemental de la Côte-d'Or. En 3 minutes chrono, il partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville. Un échange sans détour, à ne pas manquer !
Quel est le projet, ou les projets, dont vous êtes le plus fier ?
J’en retiens deux. Le premier, c’est un projet que j’ai lancé dès mon arrivée à la mairie en 2019, après deux canicules successives. Je l’ai baptisé le « défi 1 000 arbres ». L’objectif me paraissait fou : planter mille arbres sur la commune. Et pourtant, cinq ans plus tard, on en est à plus de 2 300. Ce projet a mobilisé toute la ville : les citoyens, les écoles, les associations, les entreprises… C’était un peu le Téléthon de l’arbre. Ce défi a non seulement permis de végétaliser la commune, mais il a aussi suscité une vraie dynamique collective autour du climat et du cadre de vie. Le deuxième projet, c’est la rénovation thermique de l’école Buisson. Cela faisait plus de dix ans qu’on en parlait, sans que rien ne se fasse. Nous avons lancé les études dès 2019, puis les travaux. L’école deviendra un bâtiment à énergie positive : elle produira plus d’énergie qu’elle n’en consommera. C’est un projet de 8 millions d’euros, financé à plus de 50 % par des subventions (Europe, Région, Département, CAF). C’est une école du XXIe siècle, moderne et durable. Et c’est une grande fierté, parce que ce projet était devenu l’Arlésienne de la commune.
Quel est le projet qui vous laisse un goût d’inachevé ?
Le plus frustrant, c’est un projet de résidence seniors, en plein centre-ville. On a acquis la parcelle, relogé les commerces, tout était prêt. Mais la crise de la construction neuve est passée par là. Le marché est à l’arrêt, les investisseurs ont disparu avec la fin du dispositif Pinel. Ce n’est pas faute de volonté : les permis sont accordés, purgés… mais aucun chantier ne démarre. Les promoteurs ne trouvent pas leur équilibre économique. Résultat : moi, en tant que maire, j’attends. Et ça me frustre énormément, car c’est un projet important, dans une commune où la demande de logements est forte. Aujourd’hui, il n’y a plus d’investisseurs pour les programmes neufs. L’accession seule ne suffit pas à lancer les chantiers. Il faut une relance de l’investissement locatif, mais on en parle très peu. La ministre du Logement agit plutôt en faveur de l’ancien. Or, sans nouveaux dispositifs incitatifs, le neuf ne repartira pas. On est face à un vrai blocage, national, qui impacte très concrètement nos communes.
Quels sont les projets qui marqueront ce mandat ?
Ce mandat a été profondément marqué par les crises – COVID, inflation, crise énergétique – et par notre capacité à transformer ces contraintes en opportunités. Pendant le COVID, par exemple, nous avons lancé un site pour soutenir nos commerçants (« J’achète à Chevigny »), puis un chéquier commerçant distribué dans toutes les boîtes aux lettres. Chaque crise a été une occasion de faire différemment, d’innover. Et ça, je crois que les habitants l’ont vu.
Ce virage écologique, amorcé dès 2019, est aussi un marqueur fort : végétalisation, gestion de l’eau, transition énergétique… On a posé des bases solides. Pour le prochain mandat, si les habitants me le confient, je veux aller plus loin dans l’adaptation de la ville au vieillissement de la population. Nous sommes engagés dans la démarche « Ville amie des aînés » : il ne s’agit pas seulement de services sociaux, mais de repenser toute la ville à travers le regard des personnes âgées. C’est un défi majeur pour les années à venir.
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