
3 Minutes / 3 Questions dans les conditions du Direct

Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec France Climat à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invité cette semaine, Jacques Paoletti, Président de la Communauté de communes du Val de Cher Controis (41) et maire de Saint-Georges-sur-Cher (41).
En 3 minutes chrono, il partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville. Un échange sans détour, à ne pas manquer !
Quel est le projet dont vous êtes le plus fier ?
Ce n’est peut-être pas le projet le plus spectaculaire, ni le plus coûteux, mais je dirais sans hésiter la halle couverte que nous avons construite au centre-bourg de Saint-Georges. Elle a demandé 500 000 € d’investissement, et au départ, ce n’était pas un projet évident. Certains pensaient qu’il y avait d’autres priorités. Aujourd’hui, personne n’imaginerait qu’elle n’existe pas : elle fait partie du paysage. Elle accueille le marché dominical, mais surtout, elle recrée du lien, de la convivialité. Ce lieu modeste est devenu un marqueur de notre commune, un point d’ancrage symbolique.
Au niveau intercommunal, je suis très heureux d’avoir pu mener à bien la réalisation du tronçon du Cœur de France à vélo. Près de 80 km de voie ont été aménagés, entre notre territoire et celui du Romorantinais. C’est un projet structurant à la fois pour la mobilité douce, le développement du tourisme et l’image de notre territoire. Il a aussi contribué à faire travailler ensemble les cinq communes de notre communauté d’agglomération. Cela aussi, c’est une vraie satisfaction : avoir participé à renforcer l’esprit communautaire.
Et celui qui vous laisse un goût d’inachevé ?
C’est clairement la prise de compétence intercommunale en matière d’assainissement. Nous avions anticipé l’échéance de 2026, en pensant que c’était la bonne stratégie. Cela a demandé beaucoup de travail : technique, financier, humain. Nous avons structuré la compétence dès le 1er janvier 2025, mais, ironie de l’histoire, l’État a ensuite fait machine arrière et rendu cette compétence facultative. Certains maires qui étaient réticents au départ se sont alors dit qu’ils auraient pu la garder. Résultat : incompréhensions, frustrations, et un sentiment de gâchis. La compétence est bien là, elle est exercée, mais le cadre d’ensemble reste flou, ce qui rend les choses inabouties, presque bancales.
Autre exemple : le schéma de cohérence territoriale (SCoT) sur lequel nous travaillons. Là aussi, les règles changent vite, les incertitudes sont nombreuses. On a du mal à projeter une vision claire. C’est épuisant pour les élus.
Quels sont les projets qui, selon vous, marqueront votre mandat ?
Sur ma commune, je pense à trois réalisations qui me semblent importantes : une école de musique, un dojo, et une nouvelle zone d’activités déjà prête à accueillir des entreprises. Malgré les difficultés budgétaires, nous avons maintenu un cap ambitieux, en restant au service de la population.
Mais s’il y a un projet phare à retenir, c’est celui baptisé “Agoraé” — un nom qui fait référence au terme « agora » qui dans la Grèce antique désignait une réunion de citoyens — sur la commune de Contres. Il s’agit de la reconversion d’une friche commerciale en pôle d’activités sociales, culturelles, sportives et gastronomiques. Nous avons racheté l’ancien Intermarché et nous transformons cette entrée de ville dégradée en un véritable lieu de vie. On renature les sols, on remplace les parkings bitumés par des espaces perméables, on crée du lien. Ce projet coche toutes les cases : transition écologique, santé urbaine, revitalisation commerciale, cohésion sociale. Il représente une vision durable du territoire, au service des habitants comme des entreprises.
C’est ce type de projet que j’ai envie de continuer à porter si les électeurs me font confiance en 2026. Malgré la fatigue, les tensions, l’agressivité parfois, je continue à croire que cette fonction a du sens. Et c’est ça qui me fait tenir.
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