Covid-19 : le couple préfet/maire va déployer la stratégie de déconfinement

Philippe Pottiée-Sperry
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Le Premier ministre a organisé, le 16 avril, une visioconférence avec les associations de communes et d’intercommunalités. Après les annonces du président de la République sur le début du déconfinement à compter du 11 mai, de nombreuses questions se posent, notamment sur la reprise de l’école, les tests effectués ou les distributions de masques à la population.

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Affirmant souhaiter que « les élus locaux soient étroitement associés à la préparation et à la mise en œuvre de la stratégie de déconfinement », Edouard Philippe a indiqué vouloir s’appuyer sur le couple préfet/maire pour déployer cette stratégie. Durant la réunion, François Baroin, le président de l'AMF, a plaidé pour qu'une « grande souplesse d’organisation soit laissée aux préfets et aux maires ».

Sur les nombreuses questions opérationnelles qui se posent, la concertation va continuer. Le Premier ministre a indiqué que « si tout sera partagé c’est bien l’Etat qui prendra sa responsabilité dans la définition de la doctrine applicable à la sortie du confinement », rapporte Villes de France. Cette présentation devrait avoir lieu fin avril, début mai.

Concernant les masques, les principes suivants ont été énoncés : les masques FFP2 seront réservés aux soignants, les masques chirurgicaux aux publics sensibles, les masques « grand public » certifiés respectant le cahier des charges défini auront une diffusion plus large.

« Une « coordination renforcée Etat-collectivités »

Après les annonces du président de la République le 13 avril, l’AMF a estimé que « pour être efficace, la fin programmée des mesures de confinement devra être menée étroitement en lien avec les maires et leurs équipes ». Elle demande ainsi un « plan de déconfinement précis au niveau national » défini « avec les maires », dont les « efforts », accomplis depuis le début de la crise sanitaire, « impliquent qu’ils disposent des moyens juridiques et financiers pour faire face à leurs responsabilités ».

Dans le même esprit, France urbaine défend « une coordination renforcée entre Etat et collectivités », jugée « indispensable pour accompagner la sortie de crise, généraliser les tests pour les Français souffrant de symptômes - après en avoir équipé les résidents et agents des Ehpad – et distribuer les masques grand-public ». Et d’appeler à « une feuille de route commune, coconstruite entre l’Etat et les collectivités » devant « être élaborée dans les semaines à venir ».

Réouverture des écoles : demande de clarifications

Sur la question de la distribution des masques de protection sur le territoire, l’AMF insiste sur le besoin de volumes suffisants. Elle indique aussi la remise prochaine de sa contribution aux travaux engagés par Jean Castex, le délégué interministériel en charge des stratégies de déconfinement. Pour sa part, l’AMIF (Association des maires d’Ile-de-France) demande « des précisions sur l’appellation masques grand public, leur durée d’utilisation, le nombre total à distribuer par habitant, le processus d’achat et/ou de fabrication et leur prise en charge financière ».

Concernant les écoles primaires, l’AMF appelle à « établir un calendrier et des modalités de mise en œuvre suffisamment détaillé pour garantir la sécurité de tous les élèves et personnels ». Elle se dit ainsi « disponible pour élaborer, avec le ministère de l’Education nationale, un protocole d’organisation harmonisé avec l’ensemble des communes, quel que soit leur taille ».

L’AMIF demande là aussi « des clarifications sur le dispositif prévu, en termes de moyens, de matériel, et de ressources humaines, pour permettre le respect des mesures barrières dans les écoles et pour organiser le retour des élèves, la restauration scolaire, l’accueil périscolaire et extrascolaire »

Second tour des municipales en septembre ?

Sur le sujet de l'organisation des municipales, l'AMIF s'inquiète de la situation actuelle car « certaines communes restent dans un climat d’entre-deux tours qui ne facilite en rien la gestion de la crise sanitaire, et pose des problèmes de gouvernance ». Elle demande ainsi une clarification rapide sur le calendrier du second tour. Pour sa part, Caroline Cayeux, la présidente de Villes de France, insiste sur le fait que « les maires doivent-être élus au plus vite dès lors que les conditions sanitaires pour le faire seront pleinement réunies ».

De son côté, François Baroin, le président de l’AMF, auditionné par la délégation sénatoriale aux collectivités, le 16 avril, plaide pour un second tour organisé durant « la seconde quinzaine de septembre », refusant l’idée d’un report à mars 2021. Concernant les communes pourvues dès le premier tour du 15 mars, il souhaite une installation rapide des équipes municipales, dès la fin mai si le conseil scientifique le permet.

Philippe Pottiée-Sperry

Philippe Pottiée-Sperry
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