Dans le Libournais, la déchetterie devient un supermarché du déchet

Julie Desbiolles
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Dans le Libournais, la déchetterie devient un supermarché du déchet

Le Smicval Market se présente comme un supermarché. Mais il ne propose que des déchets, et est entièrement gratuit. Favorisant le réemploi plutôt que la destruction, cette belle initiative d’économie circulaire marche et a déjà essaimé sur le territoire.  

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Comment transformer les déchetteries, ces lieux mal-aimés où l'on se débarrasse de ses déchets, en des lieux de vie qui invitent au réemploi et à la réutilisation ? Voilà la question que se posait le Syndicat mixte intercommunal de collecte et de valorisation du Libournais (Smicval) en 2015. 
Entouré de sociologues, designers et architectes, il a donc cherché à comprendre les comportements face aux déchets, pour les modifier. C'est ainsi qu'en 2017, une nouvelle déchetterie est devenue un supermarché du déchet. 

Favoriser le réemploi
« C'est un lieu de 5000 m2, dont 1000 couverts, reprenant les codes des magasins de bricolage, avec un parcours et des rayons. Tout habitant du territoire peut entrer, prendre un caddie et déposer dans le bon rayon ce qu'il donne, et prendre gratuitement ce dont il a besoin », détaille Nicolas Sénéchau, DGS du Smicval. Tout est fait pour favoriser le réemploi plutôt que la destruction : c'est seulement en fin de parcours que ce qui n'a pas trouvé sa place sur les rayons peut être déposé pour être recyclé.

Gain économique
Baptisé Smicval Market, ce supermarché a coûté 2 M€. « L'investissement est supérieur à celui d'une déchetterie : c'est un beau bâtiment, conçu par des architectes, avec différents espaces. Il faut aussi l'entretenir », explique Nicolas Sénéchau. Mais il tempère : « quand on gère les déchets, le plus cher est de les recycler ou les détruire ». Or, avec 10 000 objets échangés chaque année, le Smicval Market a permis de passer de 4000 à 3000 tonnes de déchets par an, dont presque 80 % sont valorisés. Soit une réduction de 60 % des déchets détruits, incinérés ou enfouis - donc un gain économique.

Des mini-Smicval Market 
Face à ce succès, le syndicat a ouvert plusieurs « mini-Smicval Market » dans des déchetteries existantes. Mais il compte surtout développer le concept avec de nouveaux supermarchés intégrant des réparateurs, des entreprises d'insertion, des acteurs du réemploi, des espaces de vie et de sensibilisation au zéro-déchet... Le premier devrait sortir de terre à Reignac, fin 2023.

Julie Desbiolles
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