
Trop loin, trop rare : pourquoi les bornes de tri ne séduisent pas encore tous les Français

Selon une étude SULO–OpinionWay, si 93 % des Français utilisent les Points d’Apport Volontaire (PAV) pour trier leurs déchets, leur usage reste inégal selon les territoires et les générations. Accessibilité, proximité et pédagogie apparaissent comme les leviers essentiels pour ancrer durablement le tri à la source dans les habitudes
LesPoints d’Apport Volontaire (PAV) — ces bornes de tri accessibles 24h/24 — incarnent l’un des piliers de l’économie circulaire en France. Ils permettent de collecter verre, emballages, cartons ou biodéchets et contribuent à réduire l’enfouissement et l’incinération.
L’étude SULO–OpinionWay révèle que trois quarts des Français (76%) se disent satisfaits du dispositif de collecte mis en place par leur commune. Et 93 % déclarent recourir aux PAV, principalement pour leur accessibilité et leur utilisation simple. Mais cette adoption varie : le tri du verre atteint 85 % d’utilisateurs, tandis que les biodéchets, dont le tri est obligatoire depuis janvier 2024, ne sont encore déposés que par 65 % des habitants disposant d’un dispositif adapté.
Les jeunes générations restent à la traîne : seuls 67 % des 18-24 ans trient régulièrement leurs piles, contre 90 % des plus de 65 ans. Un écart générationnel qui souligne la nécessité d’une meilleure éducation environnementale.
Plus de proximité pour plus d’efficacité
Pour ancrer le geste du tri, les Français demandent un renforcement du maillage territorial : 85 % souhaitent des PAV plus proches de chez eux et 84 % une utilisation simplifiée.
L’étude montre que 57 % des usagers parcourent moins de 500 mètres pour accéder à un point de tri et que 74 % ne dépassent pas un kilomètre. Au-delà, la motivation s’érode : près de la moitié des non-utilisateurs jugent 500 mètres comme la distance maximale acceptable.
« Cette étude met en lumière un constat encourageant : les Français sont convaincus de l’utilité des points d’apport volontaires, mais leur usage régulier reste inégal selon les territoires et les générations », souligne Mouloud Medjkoune, directeur commercial de SULO France.
Le message est clair : le tri à la source ne peut progresser sans proximité et pédagogie. À l’heure où la fin de l’enfouissement est prévue pour 2030, renforcer l’accessibilité et l’accompagnement des citoyens devient une priorité.