Les énergies renouvelables gagnent du terrain… mais encore un effort

Les énergies renouvelables continuent de gagner du terrain dans le bouquet énergétique français. Éolien, hydraulique, biomasse, photovoltaïque… Leur part a bondi de près de six points au cours de la dernière décennie, atteignant 15,4 % de l’énergie primaire consommée en 2023. Désormais la troisième source d’énergie en France, juste derrière le nucléaire et les produits pétroliers, elles devancent le gaz naturel. D’après les données publiées le 30 août 2024 par le Service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique, cette hausse est portée par une production en forte augmentation (+10,8 % en 2023), notamment dans le secteur des énergies électriques renouvelables. L’éolien a connu une croissance spectaculaire de 37,9 %, suivi par l’hydraulique (+24 %) et le photovoltaïque (+15,6 %). Les conditions météorologiques particulièrement favorables – vent, pluie, soleil – ont également contribué à cette performance.

Des filières en pleine mutation

Depuis 2005, la production primaire d’énergies renouvelables a presque doublé en France, sous l’impulsion de filières en pleine mutation. Alors qu'en 2005, le bois-énergie et l’hydraulique représentaient 83 % de la production, leur part a chuté à 47 % en 2023. À l’inverse, les énergies nouvelles telles que l’éolien, le solaire, les pompes à chaleur et le biogaz, qui ne pesaient que 3 % il y a près de vingt ans, constituent désormais 40 % de la production d’énergies renouvelables.
En termes de production globale, la France se classe au deuxième rang des producteurs d’énergies renouvelables dans l’Union européenne, derrière l’Allemagne. Elle est en tête pour la production de pompes à chaleur et deuxième pour l’hydroélectricité, la biomasse, la géothermie et les déchets ménagers renouvelables.

Objectif 2030 : des défis à relever

Si la France a franchi une étape importante en atteignant 22,2 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute en 2023, elle reste en retard par rapport aux objectifs fixés. La loi énergie-climat de 2019 prévoit que cette part atteigne 33 % d’ici 2030. Toutefois, avec l’entrée en vigueur de la directive européenne RED III en 2023, la barre a été relevée à 42,5 % pour l’ensemble de l’Union européenne.
La France devra donc accélérer son développement pour se conformer à ces nouvelles exigences. La prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) couvrant la période 2024-2035 sera cruciale pour établir une feuille de route claire. Le défi est d’envergure : il s'agit de transformer l’essor actuel en un véritable levier pour la transition énergétique nationale.