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Bilan mitigé des dispositifs territoriaux de coordination des acteurs de santé

Philippe Pottiée-Sperry
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En amont de l’examen du projet de loi relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé par le Sénat à partir du 3 juin, déjà adopté par l’Assemblée nationale le 26 mars, la commission des affaires sociales de la Haute assemblée a entendu, mi-mai, une communication de plusieurs sénateurs sur l’organisation territoriale de la santé.

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Ce travail dresse un premier bilan de la façon dont les acteurs de terrain s’approprient les outils de coordination territoriale mis en place par la loi de « Santé » de 2016. Il s’agit notamment des communautés territoriales professionnelles de santé (CPTS) et des groupements hospitaliers de territoire (GHT), dont le projet de loi en cours d’examen fait les piliers de la « transformation » souhaitée de notre système de santé.

Pas de vraie coopération

Les rapporteurs ont pointé l’existence d’un « décalage paradoxal entre le besoin ressenti de coopération sur le terrain, la pléthore d’outils juridiques « sur le papier » et le manque de réponses pour aider concrètement les acteurs à construire une vraie coopération au service d’un territoire ».S’agissant des soins de ville, plusieurs CPTS fonctionnent de manière « encourageante », estiment les sénateurs, en permettant par exemple d’organiser des parcours de soins complexes autour des patients. Il n’existe toutefois pas de modèle unique. Pour les rapporteurs, il faut « conserver un cadre juridique souple à la main des professionnels, qui leur permette de s’en saisir sur une base volontaire et avec les marges suffisantes pour l’adapter aux besoins de leur territoire ». Ils ont par ailleurs insisté sur la nécessité de clarifier le paysage des dispositifs d’appui à la coordination, par exemple en plaçant les plateformes territoriales d’appui (PTA) sous le pilotage des CPTS, et de tendre vers la mise en place d’un guichet unique.

Hétérogénéité de 136 GHT mis en place

Concernant les GHT, les rapporteurs pointent la grande hétérogénéité des 136 groupements mis en place (le nombre d’établissements parties prenantes varie de 2 à 20) et regrettent une leur vocation territoriale « diversement appropriée ». En clair, la dimension « territoriale » des GHT demeure très faible. Autre constat : « une grande diversité des expériences vécues ». C’est notamment le cas dans les coopérations nouées par les GHT avec les autres établissements ou acteurs du territoire qui restent le plus souvent limitées. Les sénateurs jugent néanmoins l’outil GHT « important pour permettre à l’hôpital public de se restructurer, par la mutualisation de fonctions et la création de synergies entre établissements ». Selon eux, il faut que les synergies permettent bien aux établissements périphériques de bénéficier des ressources médicales de l’établissement support pour garantir leur attractivité, sachant qu’aujourd’hui la réalité est bien souvent « le "siphonage" des ressources par l’établissement support ».Enfin, les sénateurs insistent sur la « nécessité d’accompagner les dynamiques locales plutôt que d’imposer un schéma homogène à tous ».
P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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