Capteurs de CO2 dans les écoles : 20 M€ d’aide pour les collectivités

Philippe Pottiée-Sperry
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Dès la rentrée dernière, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer avait appelé à généraliser le déploiement de capteurs CO₂ mobiles dans les locaux des établissements scolaire, jusqu’alors simplement recommandés.
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Leur objectif : alerter les enseignants sur la nécessité d’aérer les pièces pour limiter la propagation du Covid-19. Depuis plusieurs mois, les syndicats enseignants et les associations de parents d’élèves réclamaient cette généralisation. Le ministre avait aussi indiqué que « l’État apportera une aide aux collectivités rencontrant des difficultés pour acquérir ces équipements ». Mais sans plus de précisions. De plus, Jean-Michel Blanquer n’a pas toujours semblé convaincu de la pertinence de ces appareils. Cela explique peut-être en partie que seulement 20% des écoles, 38% des collèges et 54% des lycées soient dotés de ces capteurs, des chiffres que confirme le ministère de l’Education nationale. Rappelons que ces capteurs CO₂ sont pourtant recommandés par le Haut conseil de la santé publique (HCSP).

Besoin d’un relais par toutes les académies

Dans le contexte de reprise de l’épidémie, Jean-Michel Blanquer a donc jugé utile de confirmer, début décembre, au micro de RTL, une aide de l'État de 20 M€ de subventions pour aider les collectivités locales à installer des capteurs CO₂. L’AMF a estimé, le 9 décembre, que cette annonce du ministre va permettre d'amplifier « les efforts engagés par les maires depuis de nombreux mois ». Selon l’association, cette « demande formulée de longue date » se justifie car « cet équipement relève des obligations et des dépenses supplémentaires liées à la crise sanitaire ». Et d’insister pour « que toutes les académies relaient les modalités de compensation de ces achats auprès des élus locaux et que le ministère envisage une participation financière supplémentaire à hauteur des besoins sur tout le territoire ».

Etendre le dépôt des demandes au-delà de fin décembre

L’AMF réclame également l’extension du délai de dépôt des demandes d’aide financière au-delà du terme prévu au 31 décembre 2021, en la justifiant par « l’insuffisance d’information des collectivités sur ce dispositif ». Par ailleurs, elle a réitéré sa demande d’une prise en compte des surcoûts générés par le nouveau niveau de protocole sanitaire, que ce soit en termes de moyens humains ou d’achats de matériel.

Se présentant comme le bon élève de la classe, David Lisnard, président de l’AMF et maire de Cannes, a indiqué au même moment, sur Twitter, que dans sa ville « des capteurs de CO₂ ont été installés dans toutes les écoles et les crèches depuis six mois, après une expérimentation il y a un an ». « Pionnière dans la lutte contre la propagation de l’épidémie, la mairie de Cannes agit pour une stratégie anti Covid afin de mieux protéger les populations et permettre le bon déroulement des activités », affirmait la ville dans un communiqué dès août dernier. Cela a représenté l’équipement des 230 classes des 32 écoles communales comme des 10 crèches. Et de conclure : « une énième preuve de l’anticipation et de la proactivité de la mairie de Cannes ». Il n’est pas inutile de rappeler que ces équipements ont un coût financier non négligeable que certaines collectivités peuvent plus facilement assumer que d'autres.

Philippe Pottiée-Sperry

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