Centre-Val-de-Loire : le plan d’urgence de l’Etat sur la santé

Philippe Pottiée-Sperry
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Alors que la moyenne nationale est de 123,8 médecins pour 100 000 habitants, elle n’est que de 97,9 en Centre-Val de Loire, soit la plus basse de France. En outre, dans cette région, la moyenne d’âge des professionnels de santé est élevée et les départs en retraite seront très nombreux sur les prochaines années. A cela s’ajoutent l’absence de médecin référent pour 20% des habitants et un manque important de médecins hospitaliers. Face à ce constat inquiétant, plusieurs élus de la région ont interpellé le Premier ministre mi-janvier.

Des élus reçus à Matignon

Voulant faire vite, Jean Castex accompagné des ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur a reçu, dès le 22 février, une délégation d’élus de toutes tendances politiques, composée du président de la région, de parlementaires, de présidents de départements et de maires. « Cette situation appelle une réaction forte de l’Etat comme des collectivités pour doter la région à court et moyen terme de ressources médicales suffisantes pour répondre aux besoins de santé des citoyens en proximité », indique un communiqué de Matignon. Concrètement, un plan d’actions a été annoncé dont une première série de mesures pour renforcer la formation médicale qui demeure sous-dimensionnée. En effet, le nombre d’étudiants en médecine fixé à 300 est insuffisant pour répondre aux besoins du système de santé, d’autant que près de 75% d’entre eux décident ensuite d’exercer dans une autre région.

Forte hausse du nombre de médecins formés

Pour augmenter les capacités d’accueil, le Premier ministre a promis de renforcer la dimension universitaire du site d’Orléans en s’appuyant sur le centre hospitalier régional qui deviendra un CHU. Très rapidement, d’ici fin mars, il sera reconnu un deuxième site de formation médicale dans la région. Sans attendre la mise en place d’une capacité de formation sur l’ensemble des cycles d’études médicales, et afin de mieux répartir la formation des étudiants, la première année de médecine de l’université de Tours pourra ainsi être suivie sur le site d’Orléans par visio-conférence dès la prochaine rentrée universitaire. Par ailleurs, le nombre d’étudiants admis en 2ème année de médecine sera porté dès 2022 à 350, et le nombre d’internes à 300 en 2022 et 350 dès 2023.

Renforcement immédiat de l’offre de soins

Une seconde série de mesures concerne le renforcement immédiat de l’offre de soins dans la région avec notamment l’expérimentation d’un accès direct aux kinés et aux orthophonistes, le renforcement des hôpitaux de proximité, l’augmentation du nombre d’infirmiers formés de près de 25%, ou le doublement du nombre d’infirmiers en pratique avancée (IPA) formés. « Ce plan d’actions mobilise tous les leviers pour soutenir la présence médicale dans les territoires de la région Centre-Val-de-Loire. Un point d’avancement sera réalisé début avril pour déterminer les modalités de mise en œuvre proposées par la mission d’inspection », indique Matignon.

« Une décision historique » saluée

Se félicitant de la reconnaissance du « bien-fondé de leur diagnostic et de leurs propositions pour y faire face », la délégation d’élus a salué « une décision politique historique ». Satisfaction aussi des annonces faites avec « des objectifs très ambitieux » concernant notamment l’augmentation du nombre de médecins formés et d’internes.

P.P.-S.

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