Covid-19 : un appel à lutter contre les discriminations de santé dans les quartiers

Philippe Pottiée-Sperry
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L’association "Élus, Santé Publique & Territoires" (ESPT) et la "Fabrique Territoires Santé", avec le soutien du Réseau français des Villes-Santé de l'OMS, ont publié, le 20 avril, une tribune commune, intitulée « Covid 19 et lutte contre les inégalités : pour un véritable soutien aux dynamiques territoriales de santé ».

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Observant que le confinement aggrave les inégalités, elle constate que « la crise du Covid-19 illustre comme jamais à quel point l’accès à un logement décent est un pré-requis indispensable à la mise en œuvre de l’ensemble des droits sociaux et économiques ».

La tribune est un plaidoyer en faveur des dynamiques territoriales de santé, incarnées notamment par les démarches ASV (atelier santé ville), CLS (contrat local de santé) et CLSM (conseil local de santé mentale). Il s’agit de politiques locales de santé contractualisées entre l’État, les villes, les intercommunalités, les services (coordinateurs, directions santé...), les associations de proximité et les acteurs locaux.

Soutenir les dynamiques territoriales de santé

Jugeant « essentiel » le rôle de ces politiques, les auteurs de la tribune pointent « l'impact des déterminants sociaux, économiques, territoriaux et environnementaux de la santé (logement, cadre de vie, éducation, emploi, environnement, alimentation...) et la "visibilisation" des inégalités de santé que la crise sanitaire engendre, en particulier dans les quartiers populaires ». En clair, la crise du Covid-19 met en évidence les inégalités sociales, économiques et territoriales dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

« Pour apporter des réponses pertinentes, les collectivités, les associations et les acteurs locaux sont indispensables et leur action doit être facilitée », affirment les auteurs. Ils soutiennent les dynamiques territoriales de santé qui « sont des points d'appui incontournables à la mise en place de réponses rapides, adaptées et concertées, au plus près des besoins et ressources du territoire ».

Redonner des moyens d’action

Par ailleurs, ils alertent sur « la nécessité de donner aux collectivités, aux acteurs locaux et aux dynamiques territoriales de santé une place déterminante et surtout de leur redonner les moyens d'action qui ont été fortement mis à mal ces dernières années ». Selon eux, la lutte contre les discriminations territoriales de santé, dont souffrent les quartiers populaires, « doit être une priorité durable ». Ils demandent ainsi qu’après le confinement, les ASV, les CLS et les CLSM soient « pleinement mobilisés pour coconstruire des réponses globales et intersectorielles aux côtés des habitants ».

P.P.-S.

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Philippe Pottiée-Sperry
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