Les maires se mettent en quatre pour aider les particuliers à verdir terrasses et balcons

Danièle Licata
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Parmi les aides financières et les subventions directes, ce sont les bons de plantation qui sont les plus répandus

Végétaliser sa ville … oui mais comment lorsque le foncier manque, que les moyens financiers et que la ressource en eau se raréfient ? Pourtant entre mesures incitatives, financements, accompagnements, ou toute autre forme de soutien proposées par les municipalités pour accélérer la transition verte des villes… les pistes sont nombreuses. Et pour dresser un tour d’horizon des différentes politiques et aides publiques mises en place pour favoriser la végétalisation de l’espace privé en ville, L'Observatoire des Villes Vertes a interrogé son panel de villes. Résultat. 

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Toutes les villes sondées ont initié des projets pour inciter les particuliers à végétaliser : au minimum, les villes ont ainsi mené 2 projets (et jusqu’à 20) pour accompagner les particuliers, les associations et les entreprises à végétaliser durablement le foncier, pour des coûts de 100 à 150€ pour des projets de végétalisations de façades, pouvant aller jusqu’à 30 000€. 
Parmi les aides financières et les subventions directes, ce sont les bons de plantation qui sont les plus répandus. Ces contributions financières de la ville à l’achat d’arbres permettent d’inciter les particuliers, les copropriétés privées et les bailleurs sociaux à planter des arbres sur leur propriété et participer ainsi à la canopée globale de la ville. C’est le cas à Caen ou Angers par exemple, qui depuis 2022 participe à 50 % au prix de l’achat de l’arbre. 
Les villes accompagnent également de plus en plus les projets d'habitants ou associatifs via un budget participatif, à l’instar d’Amiens depuis 2012, ou Reims depuis 2014. 
Autre dispositif abondamment cité par les villes : les dons d’arbres, via lequel la ville peut offrir de jeunes arbres aux habitants de la commune. « Les participations proposées par les collectivités pour les particuliers vont dans le sens d'intégrer les habitants à l'effort de végétalisation des villes et en premier lieu de leur environnement de vie. Également, ces actions sont d'une grande pédagogie pour donner envie de protéger leur patrimoine végétal ». commente Anne Marchand, co-présidente de l’Observatoire des villes vertes.

Partager le savoir-vert et accompagner les projets 

Les municipalités peuvent aussi accompagner les particuliers dans la réalisation technique de leur projet de végétalisation pour s’assurer de leur viabilité, soit en désartificialisant un pan de voie publique, soit en installant des infrastructures dédiées. À Metz par exemple, la ville installe depuis 2019 des câblages sur les façades des particuliers qui souhaitent y faire grimper des plantes grimpantes. 
Les villes interrogées évoquent aussi la formation et l’organisation d’ateliers de jardinage permettant aux habitants d’acquérir des connaissances sur les plantes, les techniques de jardinage et les bénéfices sur la santé, le bien-être et la biodiversité. Cette sensibilisation accrue permet notamment de renforcer la viabilité et la longévité des projets comme pour Brest, qui propose aux habitants de venir remplir sur place leurs jardinières vides, en apprenant à les composer et les entretenir ; ou à Marseille, qui depuis cette année édite un guide du jardin privé méditerranéen pour l’entretenir en respectant la biodiversité pour des services écosystémiques plus importants. 
Enfin, de plus en plus de conventions sont nouées entre les villes, les organisations communautaires, les entreprises et les résidents. Ces partenariats, qui renforcent les liens entre les différents acteurs de la ville, favorisent le partage des responsabilités et des succès. Parmi les initiatives exemplaires, on peut citer le Centre Hospitalier Régional de Metz, qui a mis à disposition de la ville en septembre 2023 une bande de terrain le long d’une voirie communale sur laquelle la ville a planté un alignement de 36 arbres. 

Des moyens contraignants malgré l’engagement des équipes municipales 

Dans la majorité des cas (87 %), les élus en charge des espaces verts sont à l’initiative des projets 
La moitié des projets est également portée par les maires (56 %). Les collectifs de citoyens et d'habitants ne sont quant à eux à l’initiative des projets que dans 12,5 % des villes interrogées ; une contribution plus modeste qui souligne l’importance de la sensibilisation des citoyens pour créer des dynamiques globales en faveur des villes plus vertes. 
Il s’agit d’ailleurs d’un des principaux défis à relever par les villes pour accélérer les collaboration public/privés : la communication et la pédagogie représentent une difficulté pour 25 % des villes répondantes, au même titre que les coûts générés par ces initiatives (25 %) ou encore la réglementation encore trop contraignante (25 %).

 

Danièle Licata
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