À Valence, la place de Dunkerque devient un modèle d’aménagement durable

, mis à jour le 18/04/2025 à 10h27
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De gauche à droite au premier plan : Nicolas Daragon, maire de Valence et président de Valence Roman Agglo, Jean-Christophe Angenault, directeur de cabinet de la Fédération nationale des Travaux Publics, René Coiro, président de la Fédération régionale des Travaux Publics Auvergne-Rhône-Alpes.

Végétalisation, désimperméabilisation, mobilité douce, cadre de vie et lutte contre les îlots de chaleur… À Valence (26), la requalification de la place de Dunkerque, située en plein cœur d’un quartier prioritaire, illustre la capacité d’un projet local à générer un fort retour sur investissement social et environnemental.

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Située dans le quartier du Polygone, classé Quartier Prioritaire de la Ville (QPV), la place de Dunkerque, peu végétalisée et dominée par un ancien parking, cristallisait de nombreux défis urbains : chaleur excessive, manque de convivialité, faible biodiversité, mauvaise gestion des eaux pluviales… Dès 2023, la communauté d’agglomération Valence Romans Agglo engage une requalification ambitieuse de 17 500 m² pour un montant de 2,4 millions d’euros hors taxe avec un objectif clair : créer un espace public végétalisé, apaisé et vivant, au service des habitants. Car selon une étude thermique menée par la Ville, cette place figurait parmi les zones les plus exposées aux îlots de chaleur, avec des écarts de température atteignant 22°C entre les secteurs végétalisés et ceux bétonnés.
Le projet apporte donc une réponse concrète : plantation de 250 arbres, création de 500 m² de forêt urbaine et 1 000 m² d’espaces enherbés, accompagnés de noues et puits d’infiltration. Cette nouvelle couverture végétale permet à elle seule de capter plus de 11 tonnes de CO₂ par an. « Cette opération joue un rôle crucial dans l’atténuation du réchauffement climatique tout en améliorant significativement le bien-être des habitants », souligne l’équipe d’évaluation de Citizing, à l’origine de l’analyse socio-économique du projet.

Un projet rentable pour la collectivité

L’évaluation démontre un retour sur investissement de 1,9 € pour chaque euro investi. Les bénéfices vont bien au-delà des seuls gains énergétiques ou commerciaux. La rénovation de l’éclairage public, avec 42 candélabres LED, permet de réduire la consommation d’électricité de plus de 900 € par an, tout en améliorant le sentiment de sécurité des riverains, estimé à 1,5 million d’euros de gains socio-économiques.
Autre levier de création de valeur : l’amélioration de la gestion des eaux pluviales. La désimperméabilisation de la place évite les rejets d’eaux usées dans le Rhône lors de fortes précipitations, générant un gain environnemental estimé à 1,4 million d’euros.

Un effet levier sur l’attractivité économique et sociale

La nouvelle place accueille désormais un marché hebdomadaire sur un parvis dédié, au pied d’une résidence. Cette relocalisation stratégique entraîne une hausse estimée de 26 000 € par an en valeur ajoutée pour les commerçants ambulants, grâce à une meilleure fréquentation et visibilité. Plus largement, le projet génère des bénéfices diffus : liens sociaux renforcés, mobilité douce encouragée, qualité de vie revalorisée. Le tout dans un quartier où les indicateurs de précarité – taux de chômage à 50 %, pauvreté à 70 % – justifiaient une telle ambition urbaine.

Une opération exemplaire pour le renouvellement urbain

Inscrite dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), la transformation de la place de Dunkerque illustre la capacité des collectivités à répondre à des enjeux de long terme par des actions ciblées et mesurables. Avec une valeur nette actualisée (VAN) de 2,6 millions d’euros, le projet démontre que les investissements urbains, lorsqu’ils sont conçus avec une approche globale, peuvent générer des externalités sociales et environnementales massives, bien au-delà de leur coût initial.

 

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