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Le Sénat veut aller plus loin dans la lutte contre les déserts médicaux

Philippe Pottiée-Sperry
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Le Sénat a examiné toute la semaine dernière le projet de loi relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé, déjà adopté par l'Assemblée nationale et en procédure accélérée (une seule lecture dans chaque dans chaque chambre). L’examen s’est achevé le 7 juin et le texte a été adopté le 11 juin.

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« Etat d’urgence sanitaire et social dans les territoires »

Lors des débats, les sénateurs se sont inquiétés « des inégalités territoriales criantes d’accès aux soins », s’alarmant « de l’état d’urgence sanitaire et social dans les territoires, alors que six millions de Français vivent aujourd’hui dans un désert médical ». La commission de l’aménagement du territoire, saisie pour avis, a proposé un dispositif prévoyant un stage dans les zones sous-denses durant les études de médecine et salue l’adoption par le Sénat d’une disposition instaurant une année de pratique ambulatoire dans le troisième cycle en priorité dans ces zones. Autre satisfaction : l’adoption, à une très large majorité, de son amendement instaurant l’obligation de négocier, dans le cadre de la convention nationale entre les médecins et l’assurance-maladie, sur la contribution des médecins à la réduction des inégalités territoriales dans l’accès aux soins. Mais pour Jean-François Longeot, son rapporteur, « ce n’est qu’un premier pas, et beaucoup reste à faire ».

Pas de mesure de régulation

La commission regrette que la mesure de régulation qu’elle a proposée à titre expérimental pendant trois ans, conditionnant l’installation d’un médecin dans une zone sur-dotée au départ d’un autre médecin, n’ait pas été adoptée. Comme l’a rappelé son président, Hervé Maurey, « après dix ans d'échecs de tous les gouvernements successifs, il est urgent de tenter enfin autre chose pour garantir une meilleure répartition des professionnels de santé sur le territoire ». Elle se réjouit néanmoins de la forte progression du soutien à cette disposition, qu’elle avait déjà présentée lors de l’examen du précédent projet de loi (54 voix en 2015 contre 102 en 2019).Enfin, le Sénat a adopté un amendement proposé par la commission visant à cibler sur les zones intermédiaires et les zones sous-denses les exonérations de cotisations sociales pour l’installation des jeunes médecins, pour donner une pleine efficacité à cette disposition.
P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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