Premiers résultats de la préfiguration du Service national universel

Philippe Pottiée-Sperry
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Le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse a rendu public le bilan de la préfiguration du Service national universel (SNU). Le SNU vise à renforcer la cohésion nationale, à permettre un brassage social et territorial de tous les jeunes autour de 16 ans ou à les accompagner dans la construction de leurs parcours personnel et professionnel.

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L’Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP) a réalisé une double étude quantitative et qualitative (entretiens de jeunes et d’adultes encadrants ou intervenants). Le résultat est positif avec pas moins de 94 % des jeunes qui se disent satisfaits de leur séjour de cohésion. La mixité sociale et territoriale et les activités physiques, inspirées des préparations militaires, sont plébiscitées.

La mixité sociale et l'engagement

2000 jeunes volontaires d’horizons différents (lycéens en classe de seconde générale, ou professionnelle, en lycée agricole, en CAP, décrocheurs, etc.) ont vécu deux semaines dans un centre d’hébergement collectif. Parmi les objectifs du SNU jugés les plus importants pour les jeunes, celui d'améliorer la mixité sociale arrive en tête, 56% le considèrent comme l'un des plus importants, devant l'engagement (50%). L'apprentissage des gestes de premiers secours et les simulations de crises (accident de la route, inondation, attentat, etc.) représentent le troisième objectif le plus soutenu (47% le jugent prioritaire).La phase pilote du SNU a permis aux jeunes de sortir de leur environnement habituel. Après de premiers jours souvent difficiles, ils ont tous fait état de la levée d'un frein psychologique à la mobilité, permettant d'envisager ultérieurement une poursuite d'études, une formation ou un emploi dans un autre département que le leur.

Un suivi par les missions locales

L’ambition du SNU, portée conjointement par des mouvements d’éducation populaire, des personnels des armées et de l’éducation nationale, est de faire émerger une pédagogie différente du cadre scolaire, fondée sur la participation active des jeunes et le collectif. Le ministère souhaite qu’il devienne un moment pivot dans le parcours de formation des jeunes, en lien étroit avec la mise en place de l’obligation de formation de 16 à 18 ans, notamment par le repérage et la mobilisation pour la formation des NEETS (Not in education, employment or training - ni étudiant, ni employé, ni stagiaire). De premiers effets positifs ont été obtenus dès la préfiguration. Plusieurs jeunes décrocheurs ont ainsi repris le chemin de l’école à la rentrée. « Une vraie politique de suivi des jeunes devra être mise en place et nécessitera une mobilisation interministérielle forte, ainsi que des acteurs locaux dès 2020 », indique le ministère. Il souhaite que les missions locales prennent le relai dans le suivi des jeunes une fois qu’ils seront rentrés dans leur département. P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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