Ressources en eau : 23 mesures pour faire face au dérèglement climatique

Philippe Pottiée-Sperry
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François de Rugy, ministre la Transition écologique et solidaire, et Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat, ont clôturé le 1er juillet les assises de l’eau en présentant un pacte de 23 mesures destiné à faire face au dérèglement climatique qui affecte les ressources en eau.

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« Les conséquences du réchauffement climatique sont d’ores et déjà perceptibles, en particulier sur les ressources en eau à travers les épisodes de sécheresse plus nombreux et plus intenses, a déclaré François de Rugy. Nous devons lutter contre les causes du dérèglement climatique, mais il nous faut aussi lutter contre ses conséquences déjà visibles et travailler dès maintenant à l’adaptation de notre pays à ces nouvelles contraintes ».

Deux séquences des assises de l’eau

Lancées fin 2017, les assises de l’eau ont vu leur première séquence, consacrée aux services d’eau et d’assainissement et à la relance des investissements pour améliorer la gestion des réseaux et réduire les fuites d’eau, se conclure en août 2018. La seconde séquence, lancée en novembre 2018, fut consacrée au “ grand cycle” de l’eau et à l’enjeu de l’adaptation des territoires au dérèglement climatique. Son comité de pilotage, composé d’une cinquantaine de représentants, notamment des collectivités, des professionnels de l’eau ou des associations environnementales, s’est réuni quatre fois. Il s’est appuyé sur trois groupes de travail (économiser l’eau, la partager et la protéger) et deux groupes de travail transversaux.

Trois grands objectifs prioritaires

Résultat de l’ensemble de cette concertation : 23 actions concrètes qui s’articulent autour de trois grands objectifs prioritaires. Le premier consiste à protéger les captages d’eau potable pour garantir une eau de qualité à la source. Il s’agit notamment de renforcer les moyens des collectivités pour intervenir sur les zones d’alimentation de captage et les protéger les pollutions diffuses, en y favorisant l’agriculture biologique et des pratiques agricoles qui utilisent moins de pesticides.

Baisser les prélèvements d’eau de 25% en 15 ans

Second objectif : économiser et mieux partager l’eau. Il s’agit de baisser les prélèvements d’eau de 10% d’ici 2025 et de 25% en 15 ans. Tous les usages sont concernés : domestiques, agricoles, industriels. L’utilisation d’eaux non conventionnelles (eaux usées traitées, eaux de pluie, eaux grises traitées) sera autorisée dans de nouvelles situations où une eau de qualité potable n’est pas nécessaire et où les risques sanitaires sont maitrisés (pour les chasses d’eau ou le nettoyage de stations d’épuration par exemple), et encouragée. « Les projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) permettront par la concertation entre les acteurs de terrain et le changement de pratiques de rétablir un équilibre entre les ressources disponibles et les besoins, en créant lorsque c’est pertinent techniquement et économiquement, des stockages d’eau, autant que possible multi-usages », précise le ministère la Transition écologique et solidaire.

Préserver les rivières et milieux humides

Le troisième objectif vise à préserver les rivières et milieux humides. Ces écosystèmes aquatiques devront être mieux utilisés pour réduire l’impact des risques naturels amplifiés par le dérèglement climatique (inondations, sécheresses, érosion des sols). Le ministère annonce ainsi la restauration de 25 000 km de cours d’eau d’ici 2022. De plus, « les milieux humides seront davantage protégés de l’artificialisation et la surface de zones humides protégées sera doublée d’ici 2030 ».

5,1 Md€ de soutien des Agences de l’eau

Pour mettre en œuvre toutes ces actions, les Agences de l’eau apporteront un soutien financier de 5,1 Md€ sur la période 2019–2024. En complément, la Banque des territoires élargira le champ des emprunts “Aquaprêts” (taux de 0,75% sur des durées de 25 à 60 ans) pour financer les projets de restauration des cours d’eau et des milieux humides (enveloppe de 2 Md€).Afin d’assurer une bonne articulation entre les objectifs de préservation de la ressource en eau et les autres politiques, notamment celle de l’aménagement et de l’urbanisme, le ministère la Transition écologique et solidaire indique que « les schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) seront généralisés d’ici 2025 partout où des enjeux de gestion de l’eau ont été identifiés ». De plus, leurs préconisations devront être mieux intégrées dans les documents d’urbanisme (plan local d’urbanisme, schéma de cohérence territoriale).P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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