Un observatoire international contre les violences faites aux femmes

Elle pose les bases d’un Observatoire international contre les violences faites aux femmes, dans le prolongement du travail engagé depuis 2002 par l’Observatoire départemental de la Seine-Saint-Denis. « L'engagement du département de longue date sur ce sujet est remarquable et nous sommes persuadés, à l'AFD, que son expérience inspirera des collectivités territoriales du monde entier et sera nourrie de ces échanges internationaux », a estimé Rémy Rioux. Et de rappeler qu'« une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles. Il y a urgence à agir ! Inspirons-nous les uns les autres pour faire émerger une communauté d'acteurs et actrices mobilisés dans la lutte contre ce fléau, pour protéger durablement les femmes et les filles. »

Accompagnement des trois collectivités partenaires

Intervenue au lendemain de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la signature de la convention s’est faite en présence de représentants du Gouvernorat de l'île de Ngazidja (Comores) et de la municipalité de Djénine (Palestine). Le projet FICOL est piloté par l’Observatoire départemental des violences envers les femmes, en collaboration avec la direction Europe et International du département de la Seine-Saint-Denis. Il est soutenu par le ministère des Affaires étrangères et européennes, en partenariat avec l’AFD qui cofinance le projet à hauteur de 1,5 M€. Il consiste en l’accompagnement des trois collectivités partenaires vers la mise en place de leur propre Observatoire local de lutte contre les violences envers les femmes.

Fournir un diagnostic territorialisé

La convention vise trois objectifs dont tout d’abord le soutien à la création d’observatoires de lutte contre les violences faites aux femmes partout dans le monde, en fournissant un diagnostic territorialisé sur l’ampleur des violences faites aux femmes et les ressources existantes sur le territoire. Il s'agit ensuite de mettre en place un plan d’action au niveau local avec un programme de formation destiné aux professionnels et aux acteurs de terrain (services publics, police, justice, associations) ainsi que de rédiger un guide pour l’accompagnement des femmes victimes de violences.

Deuxième objectif : contribuer à l’émergence d’un réseau mondial de collectivités territoriales impliquées dans la lutte contre les violences envers les femmes, avec la participation des partenaires « FICOL » à des rencontres internationales, des échanges ou des formations. Il s’agit aussi de rédiger une charte internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Enfin, troisième objectif avec la sensibilisation à la lutte contre les violences faites aux femmes, avec des actions à destination du grand public en Seine-Saint-Denis (lors de rencontres, formations, appels à projet…).

« Un savoir-faire et des dispositifs reconnus »

Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU), organisation mondiale de collectivités dont Stéphane Troussel co-préside une commission, participait également à la délégation. CGLU aide la Seine-Saint-Denis à constituer des réseaux d'échanges, de savoir et de plaidoyers avec d’autres collectivités engagées (Iztapalapa dans la banlieue de Mexico, Quito, Montevideo, Barcelone, Libreville, et le réseau des femmes élues locales africaines). « En engageant de longue date notre département dans la lutte contre les violences faites aux femmes, nous avons pu développer en Seine-Saint-Denis un savoir-faire et des dispositifs largement reconnus. C’est fort de cette expérience, acquise avec notre Observatoire départemental, que nous sommes particulièrement fiers de pouvoir porter aujourd’hui plus loin ce combat », a déclaré Stéphane Troussel. Et de préciser : « Si des partenariats avaient déjà été engagés à l’étranger (Comores, Palestine, Vietnam…) le projet FICOL nous permettra, grâce au soutien de l’AFD, de renforcer la dimension internationale de notre action ».

P.P.-S.

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