Les maires des villes moyennes appellent à un changement de méthode

, mis à jour le 08/07/2025 à 17h46
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Les maires lancent un appel à la confiance et à une République réellement décentralisée

À l’occasion de leur congrès annuel qui s'est tenu les 3 et 4 juillet dernier à Libourne, les maires et présidents d’agglomération membres de Villes de France ont adopté une résolution politique forte. À moins d’un an des municipales, ils appellent l’État à restaurer un véritable dialogue, à faire confiance aux élus locaux et à lever les freins réglementaires qui entravent l’action sur le terrain. Logement, commerce, sécurité, santé ou transition écologique : leur feuille de route est claire.

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Dans un contexte de tension budgétaire et d’instabilité politique, les élus de Villes de France dénoncent une relation de plus en plus dégradée entre l’État et les collectivités locales. Ils pointent notamment les décisions financières de 2025, jugées injustes et contreproductives, et regrettent un dialogue institutionnel réduit à des consultations improductives.
Face à ce constat, l’association propose une nouvelle méthode : faire vivre pleinement la République décentralisée inscrite dans la Constitution. Autrement dit, que l’État définisse les grandes orientations nationales, et que les collectivités aient la liberté de les décliner localement avec des moyens adaptés. Ce changement de méthode impliquerait notamment un renforcement du rôle des préfets dans l’arbitrage des administrations déconcentrées et la simplification des normes.

Commerce, sécurité, santé : des propositions concrètes pour les villes moyennes

Les maires appellent à la prolongation et à l’approfondissement du programme « Action Cœur de Ville », avec un recentrage sur la redynamisation commerciale. Ils demandent la réforme de la taxe sur les locaux vacants, des outils de maîtrise foncière renforcés pour les centres-villes, et une taxe sur les colis pour soutenir le commerce de proximité.

En matière de sécurité, les élus plaident pour une montée en puissance des polices municipales, dans un cadre clair de complémentarité avec les forces nationales. Ils réclament des outils opérationnels concrets comme l’interopérabilité des communications, la modernisation des logiciels de procédure, et une clarification des compétences.

Sur la santé, les villes moyennes veulent être reconnues comme acteurs à part entière. Elles réclament un rôle accru dans la gouvernance locale de la santé et la possibilité de créer maisons et centres de santé sans blocages administratifs. Elles proposent aussi des dispositifs innovants, tels que les postes partagés ou la télémédecine adaptée aux territoires.

Enfin, en matière de transition écologique, les maires demandent davantage de leviers pour agir : objectifs locaux en matière d’énergies renouvelables, levée des freins au déploiement de projets, appui à la réutilisation des eaux usées, ou encore régulation collective des usages de l’eau.

Le message des élus de Villes de France est clair : dans un pays traversé par des crises multiples, les villes moyennes sont prêtes à prendre leurs responsabilités. Mais pour cela, elles exigent une véritable autonomie d’action. « Nous laisser le pouvoir de décider et d’agir » : telle est la condition, selon eux, pour répondre concrètement aux attentes des citoyens.

 

 

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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