France ruralités revitalisation plus  : un nouvel outil pour prioriser l’action publique en milieu rural

, mis à jour le 10/07/2025 à 16h10
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Ce nouveau zonage vise à cibler plus finement les territoires ruraux qui cumulent les difficultés

Un décret paru au Journal officiel du 10 juillet 2025 précise les modalités de classement des communes les plus fragiles en « zones France ruralités revitalisation plus ». Ce nouveau zonage permet de concentrer les aides publiques sur les territoires cumulant difficultés démographiques, sociales et économiques. Une étape de plus vers une géographie de la différenciation territoriale assumée.

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Prévu par la loi de finances 2025, ce nouveau zonage vise à cibler plus finement les territoires ruraux qui cumulent les difficultés : baisse de population, faible dynamisme économique, stagnation des revenus. Le décret du 9 juillet précise les critères d’éligibilité à ce label renforcé, appelé « France ruralités revitalisation plus », complémentaire au dispositif « France ruralités revitalisation » (FRR).
Le classement repose sur un indice synthétique établi à partir de trois critères mesurés entre 2009 et 2020 : l’évolution du revenu fiscal moyen, celle de la population, et celle du taux d’emploi des 25-54 ans. Pour chaque commune rurale déjà située en zone FRR, cet indice est calculé à l’échelle de son intercommunalité à fiscalité propre et de son bassin de vie. C’est la valeur la plus faible qui est retenue.
Un quart des communes classées FRR accède à ce niveau “plus”, censé refléter les situations les plus critiques, sans limitation géographique stricte. Toutes les communes d’une intercommunalité ou d’un bassin de vie ayant le même indice le plus faible sont intégrées dans cette catégorie prioritaire.

Une nouvelle étape vers la différenciation territoriale

Ce classement ne crée pas de droits automatiques à des aides spécifiques, mais il permet à l’État de cibler davantage les dispositifs de soutien, qu’il s’agisse d’exonérations fiscales, de dotations, ou d’ingénierie territoriale. Il s’inscrit dans une logique de différenciation croissante de l’action publique, en reconnaissant que certaines communes rurales cumulent des handicaps structurels qui nécessitent des réponses adaptées.
La ministre déléguée à la ruralité, Françoise Gatel, a salué ce décret comme « un pas en avant vers une action publique plus juste, qui reconnaît les spécificités de chaque territoire et donne plus à ceux qui ont moins ». Ce zonage est aussi une manière de lutter contre les “angles morts” des politiques publiques : ces territoires intermédiaires, peu denses, peu visibles, mais durement frappés par le recul des services, la désindustrialisation ou l’exode des jeunes.

 

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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