Vaccination : ne pas oublier les personnels non enseignants !

Philippe Pottiée-Sperry
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Dans le contexte du nouveau rebond de la crise sanitaire, les établissements scolaires restent encore ouverts mais dans un cadre de plus en plus strict.

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Tout en continuant de refuser leur fermeture générale, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a indiqué, le 26 mars, que les classes fermeront au premier cas de Covid pour tous les établissements situés dans les 19 départements confinés alors que cela se pratiquait jusqu’alors pour trois cas. Le nouveau protocole sanitaire est applicable depuis le lundi 29 mars avec déjà de nouvelles fermetures de classes.

3256 classes fermées le 26 mars

A la date du 26 mars, 3256 classes étaient fermées (0,6 % du total) et 148 établissements scolaires ont dû fermer leurs portes (0,24%), soit 116 écoles, 22 collèges et 10 lycées. En Ile-de-France, entre les 15 et le 21 mars, près de 6000 élèves et 1000 personnels ont été contaminés, avec pour conséquence la fermeture de 200 classes. Un contexte qui inquiète un certain nombre d’élus locaux et d’organisations syndicales enseignantes qui demandent ainsi la fermeture des écoles. Celle-ci « doit demeurer un dernier recours et une mesure limitée au maximum dans le temps » leur a répondu Emmanuel Macron dans une interview au JDD du 28 mars. L’Andev (Association nationale des directeurs et des cadres de l'éducation des villes et des collectivités) rappelle que le maintien de l’ouverture « est essentiel pour soutenir le développement des enfants, les apprentissages et éviter de creuser les inégalités ».

Priorité aussi aux agents territoriaux

Alors que les enseignants seront prioritaires pour la vaccination à compter de mi-avril, a indiqué le président de la République le 24 mars, de plus en plus de voix s’élèvent pour ne pas oublier les autres personnels, non enseignants. Ainsi, l’Andev appelle l'Etat à rendre les personnels territoriaux au contact des enfants également prioritaires pour la vaccination : animateurs, Atsem, personnel de restauration et d'entretien, personnel des crèches... « La sérénité des professionnels de l’éducation qui doivent pouvoir se sentir sécurisés dans leurs pratiques professionnelles est primordiale pour qu’enfants et adolescents puissent se projeter dans leurs apprentissages et leur avenir », insiste l’Andev. Même tonalité du côté de certaines associations d’élus. Ainsi, l’AMIF (Association des maires d’Ile-de-France) estime que la vaccination dans les établissements scolaires « ne doit oublier personne ». Tout en se réjouissant du maintien des écoles ouvertes, Stéphane Beaudet, président de l’AMIF, estime que « c’est une très bonne chose que de protéger les enseignants mais ils ne sont pas les seuls à permettre aux écoles de fonctionner ».

Les personnels des crèches très exposés

Les maires franciliens rappellent que les communautés éducatives sont composées d’enseignants mais aussi d’administrateurs, d’animateurs, d’Atsem, de surveillants, d’agents de maintenance, d’agents d’office, de nettoyage… En outre, l’AMIF souligne que, depuis le début de la crise sanitaire, tous ces personnels ont été particulièrement sollicités pour la désinfection régulière des locaux, l’accueil des enfants et le service du déjeuner dans les meilleures conditions. « Ils sont également très exposés », pointe-elle. De même, l’association insiste pour inclure dans la vaccination tous les personnels de la petite enfance. « On sait très bien que les gestes barrières en crèche et dans toutes les structures qui accueillent de très jeunes enfants sont impossibles à respecter. Ces personnels sont eux aussi particulièrement exposés et ils ne doivent pas être les grands oubliés de la vaccination », insiste Stéphane Beaudet, président de l’AMIF. Et de rappeler que ces professions sont « indispensables en permettant aux parents de pouvoir continuer à travailler ».

« Une question d’égalité des droits de tous »

Les arguments sont les mêmes pour Régions de France plaidant pour que les agents techniques des écoles, collèges et lycées puissent bénéficier des vaccins en même temps que les enseignants. « C’est une question d’égalité des droits de tous pour le retour à la vie », a affirmé Renaud Muselier, le président de Régions de France. Protégés de la maladie, ils protègeront les jeunes et leurs familles en contenant la circulation du virus ». Il a aussi réitéré sa demande de réserver 2,7 millions de doses de vaccins à destination des étudiants et des personnels universitaires en avril-mai pour que les universités puissent fonctionner normalement.

Philippe Pottiée-Sperry

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