Action sociale : des priorités contrastées mais un enjeu électoral grandissant

Danièle Licata
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Le bloc communal se trouve en première ligne pour renforcer les solidarités de proximité

À un an du scrutin municipal, le Baromètre Ifop-Unccas 2025 confirme : l’action sociale pèse dans le choix des électeurs. Santé, logement, publics prioritaires… les attentes varient fortement selon les régions, révélant une France sociale à plusieurs vitesses. Si le service public reste la référence pour agir, les arbitrages budgétaires divisent, et le bloc communal s’affirme comme le pilier des solidarités de proximité.

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Si la santé reste le domaine d’action sociale jugé le plus prioritaire au niveau national, ce consensus masque de fortes nuances locales. Le baromètre révèle en effet des disparités régionales marquées : dans certains territoires, la crise du logement est considérée tout aussi urgente que la santé, tandis qu’ailleurs c’est l’aide alimentaire qui prime.

Les Français divergent aussi sur les publics à cibler en priorité. Beaucoup citent d’abord les « personnes vulnérables » de manière générale, quand d’autres privilégient un groupe précis – par exemple les personnes âgées dépendantes ou les sans-abris. Les familles en difficulté viennent ensuite, tandis que les étudiants précaires ou les personnes en situation de handicap sont peu cités en premier.
La question du financement, elle, divise l’opinion. Une majorité de sondés rechigne à accroître la fiscalité locale pour développer l’action sociale (seuls trois sur dix environ se disent prêts à payer plus d’impôts). L’adhésion à un effort budgétaire solidaire est plus forte à gauche qu’à droite, mais globalement les Français préfèrent un redéploiement des ressources existantes ou d’autres leviers.

Pour mettre en œuvre les aides, les citoyens plébiscitent le service public. L’État et surtout les collectivités de proximité inspirent confiance pour assumer cette mission, alors que peu de sondés envisagent de la déléguer au privé ou au secteur associatif. Le maire et la commune se confirment comme des acteurs-clé de la solidarité au quotidien.
Enfin, à l’approche des municipales de 2026, l’action sociale s’impose comme un thème important pour de nombreux électeurs. Une part significative de Français affirme que les propositions des candidats en matière de solidarité influenceront leur vote local. Ce critère est particulièrement mobilisateur à gauche, tandis qu’une partie de la droite lui accorde moins de poids, privilégiant d’autres sujets. La solidarité locale s’affirme ainsi comme un enjeu politique de plus en plus clivant à l’échelon municipal.

Ces résultats rappellent le rôle stratégique des collectivités territoriales dans le pilotage de l’action sociale. Le bloc communal en particulier – communes et intercommunalités via leurs CCAS – se trouve en première ligne pour adapter et renforcer les solidarités de proximité, un levier dont les élus locaux pourraient faire un atout électoral décisif l’an prochain.
 

Danièle Licata
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