, mis à jour le 31/10/2025 à 14h56

3 minutes - 3 questions dans les conditions du direct

Sébastien Olharan
maire de Breil-sur-Roya (06)
Conseiller départemental des Alpes-Maritimes
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« Breil-sur-Roya s’est relevée plus forte de la tempête Alex »

Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec « Place des élus », premier réseau social dédié aux élus et aux acteurs locaux, à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invité cette semaine, Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya (06) et conseiller départemental des Alpes-Maritimes. En 3 minutes chrono, il partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville. Un échange sans détour, à ne pas manquer ! 

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Quel est le projet dont vous êtes le plus fier depuis le début de votre mandat ?

Sans hésiter, la reconstruction de nos infrastructures après la tempête Alex. Cet événement a ravagé la vallée en 2020, détruisant trois ponts, plusieurs bâtiments publics et de nombreux équipements essentiels. Nous avons réussi à tout rebâtir : la mairie, son annexe, la poste, la maison des associations, la salle polyvalente... Mais au-delà de la reconstruction, nous avons voulu tirer les leçons de la catastrophe. Chaque ouvrage a été repensé pour être plus résilient face aux risques naturels. Par exemple, un de nos nouveaux ponts est désormais deux fois plus long que l’ancien, ce qui permet à l’eau de s’écouler librement en cas de crue. Il a fallu près de six ans pour en venir à bout, mais aujourd’hui, les services publics sont à nouveau opérationnels, et la commune a gagné en sécurité comme en sérénité.

Y a-t-il un projet qui vous laisse un goût d’inachevé ou une certaine amertume ?

Oui, c’est le jet d’eau du lac de Breil, que nous avions voulu comme un symbole du renouveau après la tempête. Cet équipement devait renforcer l’attrait touristique du village et marquer visuellement notre capacité à nous relever. Malheureusement, après un an de fonctionnement, il est tombé en panne et l’entreprise locale qui en avait la charge n’a jamais assuré la réparation, malgré la garantie.
C’est frustrant, car l’investissement avoisinait les 100 000 euros, et surtout parce que ce jet d’eau représentait plus qu’un simple aménagement : il incarnait la renaissance du territoire. Aujourd’hui encore, ce dossier reste un échec amer.

Comment imaginez-vous Breil-sur-Roya dans les prochaines années ?

Je souhaite qu’elle devienne une commune pleinement reconstruite, plus belle et plus solide qu’avant, mais aussi plus attractive pour ses habitants et les visiteurs. Nous travaillons sur plusieurs fronts : la rénovation du centre historique, la création d’un écovillage touristique, la réhabilitation d’un ancien hôtel fragilisé par des mouvements de terrain, et la mise en place d’une aire pour camping-cars.
L’objectif, c’est de relancer un tourisme de proximité, à taille humaine, axé sur la nature et la randonnée. Nous ne cherchons pas un tourisme de masse, mais une activité durable, qui fasse vivre nos commerces et préserve notre identité.
Notre principal défi reste le foncier : la vallée est encaissée, les risques naturels limitent les zones constructibles, et il faut préserver les terres agricoles. Nous misons donc sur la réhabilitation des bâtiments existants et la récupération de biens vacants, parfois appartenant à la SNCF.
Malgré tout, la population de Breil augmente : 2 400 habitants aujourd’hui, c’est un signe d’attractivité. Des retraités reviennent s’y installer, mais aussi des actifs qui travaillent à Nice ou Monaco. Breil est redevenue un compromis enviable entre nature et emploi — et c’est cette vitalité retrouvée qui me rend le plus fier.
 

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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