Animaux en ville : les Français jugent les communes à l’épreuve de la cohabitation
Plus de 60 % des foyers possèdent un chien ou un chat. La présence animale explose, mais les services publics ne suivent pas toujours. Selon une enquête menée par Ingenium animalis, gestionnaire du fichier national I-CAD, les Français apprécient globalement les efforts des maires… tout en réclamant des actions plus concrètes, mieux visibles et surtout plus adaptées aux besoins du quotidien.
Première surprise : 73 % des Français se disent satisfaits de la gestion municipale de la cohabitation homme-animal. Mais le tableau se nuance vite lorsqu’il s’agit de propreté, d’information ou de prise en charge des animaux errants. Seulement 6 Français sur 10 se déclarent satisfaits de la propreté liée aux animaux. Et la satisfaction varie selon l’âge, le lieu de vie… et la possession d’un animal.
En effet, 76 % des propriétaires s’estiment satisfaits, contre 70 % chez ceux qui n’en ont pas. Mais 41 % des habitants des petites villes et 42 % en région parisienne jugent la propreté insuffisante. Autre enseignement : les plus de 65 ans se montrent plus critiques que les jeunes.
Sur la question du bien-être animal, 67 % approuvent les actions publiques, mais les villes moyennes se distinguent : elles affichent un taux record de satisfaction de 76 %. Une donnée qui rappelle que l’animal n’est plus un sujet périphérique des politiques locales, mais un critère de bien-être urbain.
Des villes encore loin d’être “animal friendly”
Selon l’étude, seul un tiers des Français considère sa commune comme adaptée aux animaux. « À peine 1 Français sur 5 juge qu’il existe assez d’espaces dédiés aux animaux. »
Les manques sont nombreux :
• seulement 32 % déclarent avoir accès à des parcs canins ;
• 40 % mentionnent la présence de dispositifs pour les déjections ;
• 19 % évoquent des programmes de stérilisation des chats errants ;
• et 17 % un soutien aux refuges.
Pire : les habitants ne savent pas toujours vers qui se tourner. Seuls 35 % savent à qui s’adresser en cas d’animal perdu ou errant. Une méconnaissance problématique, quand 82 264 animaux ont été déclarés perdus en 2024, toujours selon l'étude.
Propreté, éducation, bien-être : un trio incontournable pour 2026
Les Français ne réclament ni gadgets ni city-dogs design. Ils demandent des priorités simples :
• propreté publique (56 %),
• responsabilisation des propriétaires (55 %),
• protection animale (41 %).
Un message clair à l’approche des municipales : mieux gérer les animaux, c’est améliorer la qualité de vie locale. Car 7 Français sur 10 considèrent que leur vie serait meilleure si la commune renforçait ses services aux animaux, un sentiment qui grimpe à 85 % chez les jeunes.
De quoi faire de l’animal de compagnie… un véritable acteur des politiques publiques.