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Cantines scolaires : 90 % des familles favorables à une révision du modèle traditionnel

Danièle Licata
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Plus d'un enfant sur trois juge les quantités proposées trop importantes

Entre la mise en œuvre des lois EGAlim et Climat et Résilience, la montée des préoccupations environnementales, et la lutte contre le gaspillage alimentaire, le modèle traditionnel sz la cantine scolaire est mis à l’épreuve. Dans un contexte où l’inflation pèse également sur les coûts, la restauration collective doit s’adapter.

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A l’occasion de la rentrée scolaire, Scolarest, spécialiste de la restauration scolaire au sein des établissements publics et privés, a commandé une étude auprès de l'institut OpinionWay. Afin de mieux identifier les attentes des parents et des enfants de 6 à 18 ans. Résultat :  sans appel : plus de 90 % des familles estiment qu’une révision du modèle actuel est nécessaire.

Des portions mal adaptées aux besoins des enfants

L'un des principaux constats de cette étude concerne les portions servies dans les cantines. Plus d'un enfant sur trois juge les quantités proposées trop importantes, en particulier pour les légumes (46 %) et les entrées (44 %). Cette surabondance conduit souvent à du gaspillage alimentaire, un phénomène que 24 % des parents reconnaissent. Beaucoup d’enfants ne terminent pas leur repas, un problème récurrent qui pointe l'écart entre les recommandations nutritionnelles actuelles et les besoins réels des jeunes convives. Par exemple, les portions ne varient pas suffisamment entre un enfant de CP et un enfant de CM2, alors que leurs besoins nutritionnels diffèrent nettement.

Une adaptation nécessaire pour les différentes tranches d’âge

Les résultats de l’étude montrent aussi des divergences selon les âges et les types d’établissement. Les enfants de 6 à 10 ans, ainsi que ceux scolarisés dans le privé, sont plus nombreux à estimer que les portions servies sont trop importantes. En revanche, les jeunes adolescents de 11 à 14 ans, principalement dans le public, semblent plus satisfaits des portions, tandis que les adolescents de 15 à 18 ans les jugent parfois insuffisantes.
Plus globalement, plus de la moitié des enfants (56 %) pensent qu'une révision du modèle serait bénéfique, notamment en ajustant les quantités en fonction des plats servis et de leur popularité. Par ailleurs, près de 89 % des parents soutiennent l’idée de permettre aux enfants de se resservir à leur guise pour éviter le gaspillage.

Des formules plus flexibles pour mieux répondre aux attentes

Au-delà de la question des portions, l'étude met en lumière un autre souhait : plus de liberté et de flexibilité dans le choix des repas. Près de 92 % des parents d’enfants à partir de 12 ans sont favorables à l’idée de laisser leur enfant choisir sa formule en fonction de son appétit du jour et des plats proposés. Une tendance confirmée par les enfants eux-mêmes : 96 % des jeunes interrogés voudraient pouvoir personnaliser leur repas.
Les parents semblent également de plus en plus ouverts aux formules alternatives. Si la formule classique entrée-plat principal-produit laitier-dessert reste la préférée pour 56 % des parents, les plus jeunes, notamment ceux âgés de 25 à 34 ans, se montrent plus enclins à adopter des repas plus légers, comme une combinaison entrée-plat principal-produit laitier. Cette flexibilité pourrait, selon eux, permettre d’appliquer des tarifs plus justes, en ne payant que pour ce que l’enfant consomme réellement, une idée soutenue par 89 % des parents. Isabelle Monnet, directrice générale de Scolarest, souligne l’importance de ces changements. « Nous devons collectivement faire évoluer le modèle de la restauration scolaire vers plus de bon sens », affirme-t-elle. Selon elle, il est crucial de rester à l’écoute des jeunes convives, des parents et des établissements pour proposer des solutions adaptées aux attentes de tous. « Notre agilité nous permet d’accompagner sereinement ces grands changements, qui auront un impact direct sur l’alimentation, la santé et l’éducation culinaire de nos jeunes convives », ajoute-t-elle.

L’étude révèle également un intérêt croissant des enfants pour les plats végétariens, en particulier chez les plus jeunes. Alors que la loi impose un repas végétarien par semaine, 59 % des enfants aimeraient en avoir plus souvent, contre seulement 20 % des parents. 

Méthodologie
Etude OpinionWay pour Scolarest (Compass Group France) sur la perception des parents et des enfants sur les repas en cantines scolaires, juin 2024. Etude quantitative réalisée auprès d’un échantillon de 981 parents ayant au moins un enfant de 6 à 18 ans mangeant à la cantine (issu d’un échantillon représentatif de parents d’enfants âgés de 6 à 18 ans) et 923 enfants âgés de 6 à 18 ans mangeant à la cantine.
 

Danièle Licata
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