Mieux vivre en ville : ce que veulent les Français
Lancée lors du Printemps des Territoires, l’enquête « Grande Cause Mieux Vivre en Ville », pilotée par Make.org et la Banque des Territoires avec plusieurs partenaires publics et privés, porte une ambition claire : remettre les habitants au centre des décisions qui façonnent la ville. « La ville ne se pense pas uniquement derrière des plans et des règlements. Elle se vit, elle se ressent », rappelle Kosta Kastrinidis, directeur des prêts à la Banque des Territoires.
Dans un contexte où se creusent fractures sociales et sentiment d’inégalités territoriales, la consultation apporte un éclairage précieux. Les citoyens ne réclament pas de grands projets spectaculaires, mais des améliorations concrètes, à l’échelle du quotidien : leur rue, leur quartier, leur trajet. « Ils ne veut pas des villes XXL, on veut des villes où l’on peut marcher, discuter, se retrouver », résume Sébastien Bailleul, directeur des relations institutionnelles chez Wimoov.
La vie de quartier comme horizon commun
Trois attentes fortes se dégagent de la consultation : la proximité, la qualité des espaces publics et le lien social. Beaucoup pointent la complexité croissante des déplacements les plus élémentaires. « Pourtant, il ne devrait pas être compliqué d’aller chercher ses enfants, d’acheter du pain ou de consulter un médecin. Pourtant, c’est souvent le parcours du combattant », poursuit Sébastien Bailleul. La voiture n’est pas rejetée, mais le désir de solutions de mobilité simples, douces et régulières est net. Le logement reste un autre enjeu central, mais abordé d’abord sous l’angle de la vie collective. Ce que les habitants demandent, ce sont des lieux qui permettent de se croiser : halls vivants, petits parcs, marchés, cafés, places accueillantes. « Ce qui manque, ce ne sont pas seulement des logements, mais des lieux de vie », résument les Français. Même constat pour la nature en ville : des espaces verts accessibles, utiles, familiers, pas des décors.
Retisser du lien, redonner de la place aux habitants
Autre enseignement, et peut-être l’un des plus forts, le sentiment d’isolement, paradoxal en milieu urbain dense. « On vit les uns à côté des autres, mais pas ensemble ». Le besoin de reconnaissance revient également : être écouté, contribuer, avoir prise sur son cadre de vie. « Se sentir utile, c’est aussi faire partie de la ville », souligne Axel Dauchez, cofondateur de Make.org.
La consultation entre désormais dans une phase d’analyse approfondie. Des temps d’échanges réuniront citoyens, élus, urbanistes, acteurs associatifs et économiques pour transformer les attentes en réponses. « Il ne s’agit pas simplement de faire remonter des avis, mais de les traduire en politiques publiques à hauteur d’usage », insiste Christophe Romero, chargé de mission Transition écologique à l’ANRU.
Au fond, « Mieux vivre en ville » révèle une aspiration simple et puissante : une ville où l’on habite vraiment, pas seulement où l’on loge. Une ville qui permet de souffler, de se rencontrer, de se sentir chez soi.
Et après ?
Les propositions jugées actionnables seront désormais co-construites avec les habitants, les experts et les associations, puis déployées jusqu’en 2028, avec l’objectif d’inscrire ces transformations dans la durée.