
Tri à la source : un an après... c'est pas gagné

Un an après l’entrée en vigueur de l’obligation de tri à la source des biodéchets, seuls 59 % des Français déclarent avoir accès à une solution de collecte. Les disparités territoriales sont fortes, et les attentes envers les élus locaux demeurent élevées.
C’était une promesse environnementale forte. En imposant au 1er janvier 2024 à toutes les collectivités de proposer une solution de tri à la source des biodéchets, la loi anti-gaspillage visait à transformer en profondeur nos pratiques quotidiennes. Un an plus tard, le bilan reste en demi-teinte : à peine six Français sur dix disent aujourd’hui pouvoir trier leurs biodéchets dans leur commune, selon une enquête OpinionWay pour Sulo. Pire : 40 % des citoyens restent sans solution, et près d’un tiers n’ont reçu aucune information sur le sujet.
Des territoires à deux vitesses
Les disparités territoriales sont frappantes. Si le Grand Est, la Bretagne ou encore la Nouvelle-Aquitaine dépassent les 65 % de couverture, d’autres comme la Normandie, le Centre-Val de Loire ou l’Île-de-France restent sous la moyenne nationale. Ces écarts s’expliquent par la culture du compostage plus ou moins ancrée, mais aussi par des contraintes logistiques ou financières plus lourdes dans les zones urbaines denses.
« Les régions rurales et celles où le compostage est culturellement implanté sont plus en avance, tandis que les grandes agglomérations font face à des obstacles importants », résume Mouloud Medjkoune, directeur commercial de Sulo France.
Des citoyens prêts… mais mal informés
La volonté de trier existe pourtant : 78 % des Français souhaitent voir des composteurs installés dans l’espace public et 72 % espèrent une aide pour acheter un composteur individuel. Ce sont même les petites communes qui expriment les attentes les plus fortes : 40 % des habitants des villes de moins de 20 000 habitants considèrent la mise en place de bacs à compost comme une priorité, contre seulement 26 % en région parisienne.
Le manque d'information ressort comme un frein majeur. Le déploiement rapide des équipements ne suffit pas si les citoyens ne sont ni formés ni sensibilisés. « Il est essentiel que les collectivités intensifient leurs efforts de communication », insiste Mouloud Medjkoune. L’adhésion des habitants ne peut être acquise sans pédagogie.
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