La voirie : un poids financier de plus en plus lourd pour les collectivités

Danièle Licata
Image
Les collectivités ont consacré 13,3 milliards d’euros à la gestion de la voirie en 2023

Routes, trottoirs, panneaux, feux de circulation… Les collectivités locales consacrent des budgets conséquents à l’entretien et à l’aménagement de la voirie. Un enjeu financier et pourtant un levier d’attractivité qui impose aux collectivités un arbitrage permanent.

Partager sur

La voirie constitue un poste de dépenses majeur pour les collectivités locales. En 2023, elles ont consacré 13,3 milliards d’euros à sa gestion, selon un bulletin de la Direction générale des collectivités locales (DGCL). Avec 1,1 million de kilomètres de routes administrées, dont 717 000 km gérés au niveau communal et 377 000 km au niveau départemental, l’investissement est colossal et varie fortement selon les territoires.

Un premier poste d’investissement pour les départements

Les départements ont dépensé 5,9 milliards d’euros en 2023 pour la voirie, dont 4 milliards en investissement, soit 30,2 % de leurs dépenses d’équipement. L’entretien courant représente 1,9 milliard d’euros, loin derrière la santé et l’action sociale, mais devant l’enseignement et la sécurité publique.
Sans surprise, les départements ruraux supportent un coût par habitant plus élevé : ils doivent entretenir 222 780 km de routes, contre seulement 16 215 km pour les départements urbains. À l’inverse, ces derniers voient un coût au kilomètre bien plus important en raison de la densité de circulation et des infrastructures spécifiques.

Le poids des communes et de la construction de logements
Le bloc communal, qui gère les routes communales, a consacré 7,1 milliards d’euros à la voirie en 2023, soit 4,9 % des dépenses totales des communes de plus de 3 500 habitants. Entre 2017 et 2023, la hausse atteint 25,8 %, portée par une dynamique d’investissement plus forte.
Un facteur clé explique cette augmentation : la construction de logements. Les communes où le développement immobilier est le plus marqué voient leurs dépenses de voirie grimper de +37 %, contre +22,9 % dans les secteurs moins urbanisés. De même, celles situées en périphérie des pôles urbains enregistrent une hausse de +29,6 %, preuve que l’étalement urbain pèse sur les budgets locaux.
 

Danièle Licata
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire