Bourgogne-Franche-Comté : le train à hydrogène bientôt sur les rails
Bourgogne-Franche-Comté est la première région à avoir officialisé, le 5 mars, une commande de trois trains à hydrogène, pour un montant de 51,9 M€. Elle n’est pas peu fière de bientôt faire « circuler le premier train mondial bi-mode caténaires / hydrogène, intégrant un écosystème complet basé dans l’Auxerrois ».
Pour la signature du bon de commande de trois rames, tout le gratin était présent pour souligner l’importance de l’événement : la présidente de la région Marie-Guite Dufay, présidente de la région, avait ainsi à ses côtés Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué chargé de transports, Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, Henri Poupart-Lafarge, le PDG d’Alstom, et Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF. « Les premiers trains à hydrogène français bientôt sur les rails en Bourgogne-Franche-Comté : c’est la concrétisation, à Auxerre, d’une politique régionale ambitieuse en faveur des transitions énergétiques », s’est félicitée Marie-Guite Dufay. C'est l'aboutissement d’un travail engagé depuis 2018.
Des TER Coradia bi-mode électrique et hydrogène
Conçus et fabriqués par Alstom, les futurs TER circuleront dans un premier temps sur la ligne Auxerre – Laroche-Migennes. Remplaçant les TER actuels qui roulent au diesel sur des lignes non électrifiées ou partiellement, ils pourront atteindre une vitesse maximale de 160 km/h et transporteront jusqu’à 220 passagers, pour une autonomie comprise entre 400 et 600 km. C’est un nouveau cap franchi par l’industriel Alstom, qui a déjà mis des trains à hydrogène en circulation, notamment en Allemagne : « Ce train sera plus puissant et sera bi-mode, a expliqué Henri-Poupart-Lafarge, le PDG d’Alstom. Il fonctionnera à l’électricité sous caténaire, et grâce à l’hydrogène lorsque la ligne ne sera plus électrifiée. » Aujourd’hui, près de la moitié des lignes SNCF ne sont pas électrifiées et embarquent des locomotives diesel. Pour Jean-Pierre Farandou, « c’est une grande étape franchie en matière de transition énergétique de notre pays ».
Tests en 2023 et mise en service en 2024
Pour faire circuler ses trains - les tests auront lieu en 2023 pour une mise en service prévue en 2024 – la région va s’appuyer sur un écosystème complet autour de l’hydrogène. Ainsi, l’agglomération d’Auxerre a engagé les travaux de construction de sa future station de production d’hydrogène vert. Elle alimentera les trains mais aussi la flotte de bus auxerroise, les bennes à ordures ménagères et potentiellement les véhicules utilitaires de flottes privées et publiques. « C’est un projet d’avenir mûrement bâti, s’est félicité Marie-Guite Dufay. On devient la région pionnière sur cette technologie stratégique. Il y a Auxerre, mais aussi d’autres projets et réalisations hydrogènes à Dijon, à Belfort, à Dole, à Nevers, à Mâcon … Le travail en faveur des mobilités décarbonnées ne fait que commencer. »
« L’hydrogène qui sortira de la station d’Auxerre sera produit à partir de sources renouvelables issues des parcs éoliens et des barrages hydroélectriques du Morvan », a précisé Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF. Et d’ajouter : « Notre avenir énergétique neutre en carbone se construit dès aujourd’hui ».
Quatre régions sur les rangs
Si la Bourgogne Franche-Comté est la première à se lancer, étant en avance sur la recherche et le développement de cette nouvelle technologique, trois autres régions suivent de très près : le Grand-Est, l'Auvergne Rhône Alpes et l'Occitanie. En effet, les quatre régions ont fait une commande groupée auprès d'Alstom de 14 trains à hydrogène. Selon le ministre Jean-Baptiste Djebbari, plusieurs centaines de trains de ce type pourraient rouler à l'horizon 2030.
Philippe Pottiée-Sperry
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