Communication : les petites villes manquent de moyens

C’est en substance ce que montre une récente étude, intitulée « Radioscopie de la communication dans les petites collectivités territoriales » et réalisée par le réseau de communicants publics Cap’Com, en partenariat avec l'APVF (Association des petites villes de France), Zepros Territorial et l'institut Occurrence. Selon les réponses à un questionnaire adressé aux communes et communautés de communes de 2 000 à 20 000 habitants (307 réponses complètes ont été recueillies en octobre 2021), la fonction communication est pourtant désormais clairement identifiée au sein des petites structures territoriales. La quasi-totalité d’entre elles (90 % des intercommunalités et 85% des communes) disposent, en effet, d’un service communication. Néanmoins, les agents chargés de concevoir et mettre en forme la parole publique sont à la fois peu nombreux et dotés de faibles moyens.

« Des couteaux suisses »

L’étude révèle en particulier que dans une majorité de cas (43%), l’équipe de communication se résume simplement à deux ou trois personnes. Pour 37% des petites collectivités, c’est même un agent unique qui assure cette mission. « Ces agents sont les couteaux suisses de leur collectivité en matière de communication », note Bernard Deljarrie, président de la coopérative Cap’Com.

En outre, les budgets communication sont particulièrement réduits : 28% des collectivités disposent à cet effet de moins de 10 000 € par an tandis que les petites villes les plus communicantes (27%) tablent sur un budget allant de 50 à 100 000 € par an. A noter, par ailleurs, que près du tiers des répondants (34%) indique ne jamais travailler en partenariat avec des services communication d’autres collectivités locales.

Un bond en avant numérique

Cette radioscopie réalisée par Cap’Com montre également que les petites villes disposent aujourd’hui d’une palette assez complète d’outils de communication. Plus de 90% d’entre elles sont dotées d’un site Internet et d’un journal et sont présentes sur les réseaux sociaux. L’affichage numérique et mobilier, les newsletters et les applications web sont, en revanche, moins répandus. « La crise sanitaire a entraîné un bond en avant en matière d’usage du numérique », observe Bernard Deljarrie. Enfin, seulement un quart de ces collectivités sont équipées d’un intranet. Pour une majorité des communicants interrogés, les supports papiers sont, cependant, perçus comme « l’outil de communication le plus efficace pour informer les habitants ».

Emmanuelle Quémard

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