L’Aude propose du covoiturage local et solidaire

Fin septembre 2021, le département a lancé Mobil'Aude, une plateforme numérique pour faciliter les déplacements à travers le territoire. « L'objectif est une utilisation à l'échelle du département voire légèrement au-delà, axée sur les trajets du quotidien, les déplacements domicile-travail, l'accès aux soins, à la culture, aux sports et aux loisirs », explique Jean-Michel Mesplié, chargé de mission au département, qui a rédigé le cahier des charges de Mobil'Aude. 

Communautés d'usagers
Fonctionnant sans commission, la plateforme offre aux utilisateurs la possibilité de payer une somme modique, sur la base indicative de six cents le kilomètre. Le conducteur peut aussi décider d'offrir le trajet. « Le coeur de Mobil'Aude, c'est la mobilité solidaire », lance Jean-Michel Mesplié.
Département essentiellement rural et montagneux, l'Aude compte 373 000 habitants dont 31% a plus de 60 ans. En 2019, le taux de pauvreté s'élevait à 20,2 % des ménages fiscaux. Un public âgé qui ne conduit plus, des zones rurales non desservies par les transports en commun, des ménages aux faibles ressources, de nombreux audois se retrouvent sans solution de déplacement. 

Un maillage de structures accompagnantes
« Derrière l'outil plateforme, il y a tout un travail de terrain pour organiser la mobilité solidaire. Nous créons un maillage de structures accompagnantes (maisons de solidarité, de services publics, secrétariats de mairie) pour guider les personnes vers des solutions. Sur deux villages, nous menons une expérimentation avec une association pour identifier des covoitureurs solidaires prêts à réaliser un trajet d'accompagnement personnalisé, pour un tarif allant jusqu'à 32 cents le kilomètre », explique Jean-Michel Mesplié. 

Accord de la région Occitanie
Les utilisateurs de Mobil'Aude peuvent créer des événements (en plus de ceux directement intégrés par le conseil départemental) ainsi que des communautés d'usagers, par exemple pour conduire leurs enfants à l'école. Sa conception a coûté 79 800 € HT, pour un fonctionnement de moins de 10 000 € par an, le tout financé par le département avec l'accord de la région Occitanie, intéressée par l'initiative.