Bruges se dote d’un groupe scolaire autonome en énergie

Julie Desbiolles
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Bruges se dote d’un groupe scolaire autonome en énergie

Composé de cinq maisons entourées d'un espace végétalisé et désimperméabilisé, le groupe scolaire est tout en bois. Isolation renforcée, installation de panneaux photovoltaïques et ventilation par des puits climatiques : il sera bientôt labellisé.

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Construire un groupe scolaire à énergie positive, qui émet peu de carbone, tout en étant confortable : voilà le challenge que s'est lancée la ville en 2017. L'objectif : atteindre le label E4C2, un niveau ambitieux qui impose une production d'énergie renouvelable pour arriver à un bilan énergétique nul, et une limitation de son empreinte carbone – notamment en passant par des matériaux biosourcés, locaux, recyclés ou réemployés. 
Après un dialogue compétitif et deux ans de travaux, c'est chose faite : le groupe scolaire Frida Kahlo a été inauguré en septembre 2022 avec 200 écoliers. La labellisation est en cours, mais tous les critères sont remplis.

Combiner technique, pédagogie et finances
Le groupe se compose de cinq maisons entourées d'un espace végétalisé et désimperméabilisé. Elles abritent 16 classes avec leurs terrasses, un restaurant scolaire et un accueil de loisirs. Les espaces sont liés par des passerelles et même par un toboggan pour descendre du premier étage au rez-de-chaussée. 
Tout est en bois, le chauffage lui-même est au bois, l'isolation est renforcée, des panneaux photovoltaïques ont été installés, et les bâtiments sont ventilés par des puits climatiques. 

Dialogue compétitif
Pour Brigitte Terraza, maire de Bruges, toute la complexité a été de combiner les exigences du label avec les besoins pédagogiques (confort thermique, espaces ludiques et sécurisés) et le respect des normes. « La construction 100 % bois a posé des difficultés dans l'instruction du permis de construire avec les pompiers », se souvient-elle. C’est grâce au dialogue compétitif ayant associé tous les partenaires, inspecteur de l'Éducation nationale inclus, que ce genre de problème a été contourné. « Nous avons avancé par itération, ajustant nos propositions à une réflexion pédagogique, technique et financière », souligne-t-elle.

Coût de 13 M€
Quelques mois après l'inauguration, « les parents, enseignants et animateurs sont enchantés », se réjouit-elle. S'il n'a pas encore été mesuré, le confort thermique apparaît évident : « Cet été, il faisait 40°C dehors et 28°C dans les salles », raconte la maire. Le projet a coûté 13 M€, soit 11,5 % de plus qu'un bâtiment classique mais la réduction des besoins en énergie, combinée à la production, devrait engendrer de vraies économies. 
Néanmoins, Brigitte Terraza précise qu’il ne s’agit pas de l'unique but : « Aujourd'hui, c'est à nous, collectivités, de lancer des projets écologiquement innovants pour structurer les filières ».

Julie Desbiolles
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