Dijon Métropole va rouler à l'hydrogène vert

Carole Rap
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Dijon Métropole va rouler à l'hydrogène vert

La métropole commence à voir les fruits de son grand projet de mobilité à l'hydrogène vert, lancé en 2019. Les premiers bus et bennes à ordures rouleront grâce à cette énergie en 2023.

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Une première station de fabrication a été installée au nord de Dijon en septembre dernier. Dimensionnée pour produire 440 kg d'hydrogène par jour, elle pourra approvisionner huit bennes à ordures ménagères (BOM) et 27 bus. Mais elle n'entrera en service qu'avec l'arrivée des deux premières BOM, attendue début 2023 (530 000 € par BOM). Les six autres sont espérées d'ici 2024. 2024 aussi pour les 27 bus, car la métropole vient de choisir son fournisseur. 

44 BOM et 180 bus à l'hydrogène vert d'ici 2032 
« Notre objectif est de renouveler le parc actuel au fur et à mesure afin d'atteindre 44 BOM et 180 bus roulant à l'hydrogène vert d'ici 2032 », souligne Jean-Patrick Masson, vice-président de Dijon Métropole, délégué à la transition écologique. 
La station nord sera alimentée par l'électricité produite par l'usine d'incinération des déchets voisine. Cette dernière revendait son énergie à EDF dans le cadre d'un contrat d'obligation d'achat qui a pris fin en juin. Désormais, elle peut vendre l'électricité sur le marché et bientôt, à la station d'hydrogène. Le tarif reste à définir. 

Prix cible de 12 € le kilo 
L'usine d'incinération appartient à la métropole, qui n'a pas intérêt à brader cette source de revenus qu'est l'énergie. Mais la co-entreprise DMSE, qui exploite la station d'hydrogène, ne pourra se permettre d'acheter le courant trop cher. Cela grèverait le coût de l'hydrogène, consommé au final par les véhicules de la métropole. 
« Nous visons une production d'hydrogène à un prix cible de 12 € le kilo, mais cela dépend aussi des négociations en cours et du nombre de véhicules progressivement avitaillés par la station », explique Jean-Patrick Masson.

Une seconde station en projet
Une seconde station est en projet au sud, près du dépôt de bus. Initialement prévue pour 2023, « elle sera a priori opérationnelle fin 2024, début 2025. Si les premiers bus arrivent plus tôt, ils iront s'avitailler sur la station nord », précise l'élu, prudent avec les délais car la conjoncture internationale occasionne des retards. 
Pour que l'hydrogène soit vert, la métropole espère pouvoir alimenter la station sud en électricité d'origine photovoltaïque sur ou proche de son territoire. Investissement prévisionnel (hors stations, financées par DMSE) : 100 M€ pour l'acquisition de la totalité des véhicules et la mise en sécurité des sites. Des aides de l'Ademe et de l'Europe sont attendues.

Co-entreprise privée
Pour construire et exploiter les stations à hydrogène, la métropole a créé la co-entreprise Dijon Métropole Smart Energhy (DMSE), une SAS dont elle est actionnaire à 25%. Ses partenaires sont le groupe local Rougeot Energie, spécialiste de la construction et maintenance des stations hydrogène, Storengy (filiale d'Engie) et Ademe Investissement.

Carole Rap
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