Les priorités des collectivités pour mieux gérer l’eau

Philippe Pottiée-Sperry
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Crise sanitaire oblige, l’édition 2021 du Carrefour de l’eau se tiendra les 5 et 6 mai en 100% digital. Organisée par IdealCO, en partenariat notamment avec ZePros Territorial, cette 22ème édition s’appuiera sur une plateforme nouvelle génération « eventCO » qui souhaite augmenter l’expérience du visiteur.

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Lors de la présentation de l’événement, le 30 mars, une étude sur « Les priorités des collectivités pour la gestion de l’eau », a également été révélée. Elle s’appuie en partie sur des retours d’expérience du programme du Carrefour de l’eau. Pour réaliser cette étude, IdealCO a contacté entre janvier et février 2021 une centaine de collectivités (intercommunalités, syndicats, départements) pour les interroger sur leurs priorités en matière de gestion de l’eau. Ces entretiens ont permis de préciser des points clés identifiés préalablement et ont nourri le programme du Carrefour de l’eau. De l’étude, il ressort trois priorités : réduire l’impact environnemental du patrimoine de l’eau, développer les projets de renaturation, renforcer le lien avec l’usager.

Faire des économies d’eau

Concernant la première priorité, il s’agit notamment de faire des économies d’eau. Avec un rendement moyen en France de 65% en milieu rural à 85% en milieu urbain, l’étude reconnaît la difficulté de parvenir à un objectif de rendement de plus de 85%. Les objectifs sont donc d’éviter les fuites d’eau, de sensibiliser les acteurs et les usagers à faire des économies d’eau, ou encore de mieux partager la ressource en cas de tension. Pour la performance des réseaux et des systèmes d’assainissement, il s’agit d’améliorer l’assainissement des eaux et d’être en phase avec la DCE, avant la prochaine échéance en 2026. « Le volet auto-surveillance des systèmes d’assainissement nécessite une réelle connaissance de son patrimoine réseau et de son fonctionnement en tenant en compte de l’objectif de diagnostic permanent concernant la qualité des eaux traitées et la performance de leur système d’épuration », précise l’étude d’IdalCO.

Développer les projets de renaturation

Avec le changement climatique qui impacte la qualité de l’eau et de l’air, les collectivités accélèrent la transition écologique de leurs territoires et les projets de renaturation s’inscrivent dans une nouvelle politique d’aménagement. Objectif : prendre en compte et s’inspirer de la nature pour construire les territoires de demain, en restaurant le grand cycle de l’eau. Les projets de renaturation de cours d’eau visent à leur redonner leurs fonctions et leurs droits. Cette tendance s’observe dans des initiatives avant tout locales et dépendant d’un contexte particulier. Les projets s’inscrivent aussi bien à la ville qu’à la campagne, avec une approche différenciée.

La renaturation concerne aussi la désartificialisation des sols. L’eau en ville dépasse le sujet de la renaturation qui doit être abordé de façon transversale (volet gestion à la parcelle, volet aménagement collectif). Au-delà de la renaturation des cours d’eau, d’autres projets concernent la désartificialisation des sols pour rendre la surface perméable et laisser s’infiltrer les eaux pluviales. A noter que ce sujet de l’artificialisation des sols occupe une place importante dans le projet de loi « Climat et résilience », en cours de discussion à l’Assemblée nationale.

Redéfinir et consolider la relation avec l’usager

La loi NOTRe d’août 2015 a transféré de nombreuses compétences dont l’eau. De l’échelon communal, elle est passée pour partie aux intercommunalités. « Cette phase de restructuration de la maîtrise d’ouvrage de l’eau a une conséquence : l’éloignement du politique et de l’usager », estime l’étude. L’objectif est donc de bien gérer cette phase de transition qui dure depuis six ans et ne se terminera qu’en 2026.

Par ailleurs, l’étude plaide pour « stabiliser les compétences pour une meilleure association et intégration des usagers aux politiques locales ». Pour cela, un des sujets majeurs est le prix de l’eau. Du fait de la réorganisation territoriale, il peut varier beaucoup d’une commune à l’autre. Tout l’enjeu est donc de mener un travail d’homogénéisation de la politique tarifaire. Se rapprocher de l’usager, c’est aussi s’assurer d’un accès à l’eau pour tous. Le sujet des économies d’eau étant au cœur de l’actualité, des réflexions émergent sur l’impact des réductions de consommations qui induit la diminution des recettes liées aux factures d’eau.

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Philippe Pottiée-Sperry
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