L’Etat veut mieux accompagner les maires agressés

Philippe Pottiée-Sperry
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« La situation dans laquelle se trouvent les 600.000 élus locaux de ce pays et notamment les 35.000 maires de France me préoccupe beaucoup », a indiqué le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, le 29 août au micro d’Europe 1.

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Et de rappeler qu’en 2018, il y a eu 361 faits d’agressions de maire, soit une augmentation de14% depuis 2016. Dans le détail : dans 60% des cas, il s’agit d’injures ou des menaces, verbales ou sur les réseaux sociaux ; et dans 40% des cas, il s’agit d’agressions physiques », avec « souvent des maires qui sont sur le terrain et qui vont au contact d'une situation. Ces chiffres, provenant d'une note du ministère de l'Intérieur révélée mi-août par le Journal du Dimanche (JDD), révèlent également que 178 maires ont été victimes d'outrages. Selon le JDD, ces augmentations seraient plus importantes que celles touchant les autres professions. Parmi les réactions, l'Association des petites villes de France (APVF) a estimé que « les maires ont malheureusement encore trop souvent le sentiment d'être seuls et laissés en première ligne, sans moyens, pour faire respecter le droit et la sécurité ».

Réaction d’Emmanuel Macron

Pour sa part, Emmanuel Macron a voulu envoyer un signal fort aux élus locaux. Ainsi, le 9 août dernier, dans un message lu par la ministre de la Cohésion des territoires aux obsèques du maire de Signes (Var), Jean-Mathieu Michel, tué dans l’exercice de ses fonctions, le président de la République a promis une réponse nette aux incivilités. « Je veillerai personnellement à ce que face aux incivilités et à la désagrégation chez certains du sens de l’État et de la nation, la réponse soit toujours ferme, exemplaire et sans complaisance. Nous le devons à M. Michel et à tous les élus de France », a-t-il déclaré.

Une consultation du Sénat

La commission des lois du Sénat a, quant à elle, lancé une consultation auprès des maires, dès le 13 août, sur les menaces et les agressions auxquelles ils sont confrontés dans l’exercice de leur mandat. Un courrier accompagné d’un questionnaire a été envoyé à l’ensemble des maires, avec le soutien et le concours de l’Association des maires de France (AMF). Une plateforme de consultation en ligne est ouverte sur le site du Sénat : Les réponses à cette consultation seront reçues jusqu’au 15 septembre prochain.

Projet de loi « Engagement et proximité »

« On a parfois laissé tomber les élus dans le passé plus ou moins récent », a reconnu Sébastien Lecornu, le 29 août, en annonçant plusieurs mesures d'accompagnement. Il affirme vouloir « toucher au portefeuille d'un certain nombre de contrevenants » grâce aux « amendes administratives, des outils en général dévolus au préfet » qu'il va « faire descendre aux maires ». Soulignant que la réponse pénale est « quasiment systématique » pour les auteurs des agressions, le ministre a annoncé des mesures postérieures aux faits. Ces mesures sont contenues dans le projet de loi « Engagement et proximité » qui doit être discuté au Sénat avant fin septembre. Sébastien Lecornu a précisé que l’Etat prendra en charge le coût de l'accompagnement juridique des maires mais également de leur accompagnement psychologique.Philippe Pottiée-Sperry
Philippe Pottiée-Sperry
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