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Saône-et-Loire : un plan de soutien de 50 M€ pour « éviter trop de casse »

Philippe Pottiée-Sperry
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Comme la plupart des départements, la Saône-et-Loire a préparé un vaste plan de soutien. Mais elle s’efforce de « répondre au plus près des attentes » et « de n’oublier aucun territoire ».

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Face aux dégâts économiques et sociaux causés par la crise sanitaire, ce plan, qui sera effectif après le vote de l’assemblée départementale extraordinaire du 14 mai, se décompose en deux volets : 25 M€ d’aides directes pour le tourisme, les entreprises et les équipements touristiques majeurs ; et 25 M€ pour les solidarités et la santé.

« Massif, notre plan se veut accessible et compréhensible par tous. Il vise aussi une intervention préventive pour éviter trop de casse », explique André Accary, le président du département Saône-et-Loire. Et d’ajouter : « Ce plan n’a pas la prétention de tout régler mais de compléter utilement ce qui peut exister déjà ». Condition, selon lui, de son efficacité : « nous serons très vigilants pour que les démarches des demandeurs soient simples et rapides ».

12 M€ d’aides aux entreprises

Le volet économique s’appuie tout d’abord sur des aides directes aux entreprises (12 M€). Chacune des TPE, bénéficiant du fonds de solidarité national, abondé par la région, touchera 1500 € : artisans, coiffeurs, fleuristes, commerçants… S’y ajoutera 5 M€ de soutien aux équipements touristiques majeurs.

Le département prévoit aussi d’entrer au capital d’équipements privés emblématiques ou de structures privées telles que les parcs de loisirs, les équipements ludiques ou de thermalisme, les centres équestres, etc. 5 M€ sont prévus à cet effet. « Certaines entreprises nous le demandent et, juridiquement, nous pourrons le faire », affirme le président du département. Par ailleurs, la Saône-et-Loire apportera un accompagnement spécifique à toutes les structures en difficulté qui seront demandeuses.

8 M€ pour le secteur du tourisme

En direction du secteur du tourisme (5580 emplois dans le département), le plan flèche 8 M€. Les 1390 entreprises concernées, inscrites au registre du commerce (campings privés, hébergements, restaurants, bars, etc.), toucheront 3000 € (budget total de 4,2 M€). Les chambres d’hôtes et les gîtes (si taxe de séjour et justificatif de minimum 30 nuitées ces 12 derniers mois) ne sont pas oubliés avec une aide de 1500 € (budget de 2,4 M€ pour 1605 structures). L’aide bénéficie aussi aux hôtels indépendants hors chaines : 5000 € par hôtel et 100 € par chambre dans la limite de 10 000 €, soit un budget de 1,5 M€ pour 200 hôtels.

Soutien en faveur de 6252 places d’Ehpad

Concernant le volet santé et solidarité, le budget global atteint 25 M€ mais n’est pas encore détaillé financièrement par poste. Il est prévu un soutien en faveur des 6252 places d’Ehpad habilités à l’aide sociale. Craignant « de grandes difficultés financières pour les Ehpad », André Accary défend une aide forte du département. De plus, le salaire des aides-soignants des Ehpad publics sera revalorisé. Les autres établissements médico-sociaux bénéficieront d’une avance remboursable, de tablettes pour favoriser le lien social et de matériel de nettoyage et de désinfection.

S’agissant des services à domicile, pour lesquels André Accary promet « d’aller loin dans le soutien », il sera maintenu le même niveau de financement que celui alloué avant la crise sanitaire (application de l’ordonnance du 25 mars 2020). Maintien également du tarif moyen de l’aide à domicile appliqué durant le confinement.

Mobilisation des 50 médecins des centres de santé

Au chapitre de la protection des personnels, les commandes en équipements (masques, gel, surblouses) seront poursuivies avec un renouvellement permettant de gérer le post-confinement et de consolider des stocks. De plus, au titre du secours d’urgence, le plan prévoit de venir en aide à des publics qui ne sollicitent pas habituellement le service social (chômage partiel, travailleurs indépendants, etc.).

Ayant créé un centre départemental de santé en 2017 (avec cinq centres dans les territoires et une vingtaine d’antennes), la Saône-et-Loire prévoit aussi de poursuivre le déploiement de la télémédecine dans ses différents centres. Depuis le début de la crise sanitaire, deux centres Covid-19 pour accueillir des patients ont été installés dans les centres de santé de Digoin et de Montceau-les-Mines. « En lien avec les établissements hospitaliers, les 50 médecins généralistes de nos centres de santé sont mobilisés », indique André Accary.

Préparation d’un second plan

Le financement de ce plan de 50 M€ ne repose pas sur des augmentations d’impôts, promet le président du département. « Il passera par un peu d’endettement mais surtout par des fonds propres du département notamment en reportant certaines dépenses », explique-t-il.

La Saône-et-Loire réfléchit déjà à un autre plan d’aide. « Les autres secteurs en souffrance, comme le monde associatif, sportif et culturel, ne seront pas oubliés », souligne André Accary. En direction de la culture, il indique déjà que toutes les subventions accordées et versées ne seront pas réclamées par le département lorsque les événements ne pourront pas avoir lieu. En prévision d’un second plan dédié aux secteurs de la culture et du sport, « nous ferons le point un peu plus tard pour voir leurs problèmes et comment les aider, explique l’élu. Cela sera fait avec l’ensemble des collectivités, communes, intercommunalités et région ». De même, l’agriculture ne sera pas oubliée, d’autant plus compte tenu du risque d’une nouvelle sécheresse, avec une série d’aides qui seront préparées en lien avec la région et l’Etat.

Philippe Pottiée-Sperry

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