Fonctionnaires : un attachement intact, malgré le désenchantement

, mis à jour le 24/06/2025 à 16h56
Image
Un fort attachement au service public, malgré le désenchantement

Selon le dernier baromètre BVA pour la CASDEN qui vient d'être publié, les agents publics restent très attachés à leur statut et à leur mission d’intérêt général. Mais ils expriment une lassitude croissante, un manque de reconnaissance et une inquiétude face à l’évolution de leur métier. Un signal d’alarme pour les décideurs.

Partager sur

Malgré un climat général de tension dans la fonction publique, les agents continuent de témoigner d’un attachement fort à leurs missions. D’après le rapport BVA pour la CASDEN, réalisé en avril 2025 auprès de plus de 4 000 agents, 86 % des fonctionnaires déclarent aimer leur métier. Une constance notable dans le temps, même si elle s’accompagne d’une lassitude bien réelle.
Près de 8 agents sur 10 considèrent que la fonction publique n’est pas reconnue à sa juste valeur par les responsables politiques, et 76 % par l’opinion publique. « On ressent une forme de décrochage entre l’engagement quotidien des agents et la façon dont ils sont perçus », analyse Arnaud Séré, directeur adjoint de BVA. Un sentiment renforcé par l’idée que leur travail est de plus en plus complexe : 77 % estiment que leur métier est aujourd’hui plus difficile à exercer qu’il y a cinq ans. Le malaise est particulièrement fort dans l’Éducation nationale, les finances publiques et les hôpitaux. Et pourtant, 81 % des répondants restent fiers d’exercer une mission d’intérêt général, signe que le socle de valeurs demeure.

Une attente forte de reconnaissance et de perspectives

Les attentes des fonctionnaires sont claires : ils souhaitent être mieux considérés, tant sur le plan symbolique que matériel. 70 % estiment que le pouvoir d’achat des agents publics s’est dégradé au cours des dernières années, et 85 % pensent qu’il devrait être une priorité de la future réforme de la fonction publique.
L’étude BVA pour la CASDEN révèle aussi une inquiétude sur l’avenir : près d’un agent sur deux pense que son métier va devenir moins attractif, et 60 % redoutent un affaiblissement de la qualité du service public dans les prochaines années.
« Le sentiment d’abandon est latent », souligne le rapport. « Pour beaucoup, l’idée de faire carrière dans la fonction publique perd de son sens. » Et pourtant, près de 3 agents sur 4 encourageraient un jeune à s’engager dans la fonction publique, preuve que l’idéal du service public conserve une certaine force d’attraction, malgré les difficultés.

 

Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire