
Fonction publique : les jeunes cherchent du sens, pas seulement un statut

Attachés au travail, les 16-30 ans expriment de fortes attentes en matière de qualité de vie et de reconnaissance. L’enquête de l’Institut Montaigne, publiée en avril 2025, montre que l’administration a des cartes à jouer pour attirer une jeunesse en quête d’équilibre et d’utilité, mais encore trop peu écoutée.
Non, les jeunes ne boudent pas le travail. Selon l’étude de l’Institut Montaigne intitulée « Les jeunes et le travail : aspirations et désillusions des 16-30 ans » (avril 2025), ils y sont profondément attachés, mais refusent d’en faire une souffrance. Loin du stéréotype du « quiet quitting », ces jeunes adultes cherchent un emploi stable, utile, aligné avec leurs valeurs – un terrain où la fonction publique pourrait séduire.
Encore faut-il répondre à leurs exigences. La qualité de vie au travail arrive au premier rang de leurs attentes, avec l’équilibre vie pro/vie perso, l’autonomie et la reconnaissance comme critères majeurs. Or, sur ce point, les jeunes expriment souvent leur déception, surtout dans les métiers de services à la personne, pourtant proches des métiers publics.
« Ce qui les frappe, c’est le décalage entre leurs aspirations et la réalité du terrain », souligne l’Institut Montaigne. Un jeune sur trois juge que son employeur ne fait pas assez d’efforts en matière de bien-être au travail. Dans un contexte de difficultés de recrutement dans le secteur public, ces données interrogent : comment réconcilier ambition collective et attentes individuelles ?
La sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les jeunes cherchent une organisation capable de conjuguer sens, conditions de travail soutenables et perspectives d’évolution. L’enquête met en lumière un paradoxe : les plus diplômés sont souvent les plus frustrés, notamment dans les filières généralistes comme les sciences humaines. À l’inverse, les titulaires de BTS ou DUT affichent une satisfaction plus élevée, leur emploi correspondant mieux à leurs projections initiales.
Enfin, l’administration reste un domaine de prédilection.
Après le luxe, elle fait partie des trois secteurs de services les plus prisés par les jeunes, aux côtés de la santé et de l’associatif. Reste à créer les conditions concrètes de leur engagement. Écouter, former, adapter : un défi urgent pour que le service public ne rate pas sa relève.
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