Postes vacants, démissions en masse… la Fonction publique vacille

Le constat est sans appel. « En 2022, 15 % des postes proposés dans la fonction publique d’État sont restés vacants » alertent les experts de France stratégie. Un chiffre qui illustre les difficultés croissantes à attirer de nouveaux talents. Plus inquiétant encore, les démissions augmentent de manière significative, même dans des secteurs cruciaux comme l’éducation, la santé et les collectivités territoriales.

Une attractivité en chute libre

Selon l’étude, de nombreuses collectivités territoriales peinent à pourvoir des postes essentiels : 64 % déclarent des tensions de recrutement sur au moins un métier clé. À l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP), 21 % des lits étaient fermés faute de personnel en 2022. La situation n’est guère plus reluisante dans l’Éducation nationale, où l’on observe une pénurie croissante d’enseignants dans certaines disciplines et académies.
Les causes de cette désaffection sont multiples : conditions de travail jugées difficiles, salaires peu compétitifs face au secteur privé, faible reconnaissance et lourdeurs administratives. À cela s’ajoute une perception négative de la fonction publique, souvent perçue comme figée et éloignée des aspirations des jeunes générations pour qui l’emploi à vie n’est plus un critère décisif.

Des services publics sous pression

Cette crise n’est pas sans conséquence. Les Français ressentent déjà les effets de cette pénurie : délais allongés dans les démarches administratives, manque d’enseignants dans les classes, saturation des hôpitaux. « L’ensemble de la machine publique est en tension, menaçant la qualité et l’efficacité des services rendus, s’inquiète l’organisme rattaché au 1er Ministre. À terme, c’est la confiance des Français envers l’État qui pourrait vaciller. »

Les pistes pour un renouveau

Face à cette situation, France Stratégie appelle à une mobilisation urgente et globale. Parmi les leviers évoqués, une revalorisation des rémunérations et des carrières. Mais pas seulement. Il est  également nécessaire de repenser les conditions de travail pour offrir davantage de flexibilité et d’épanouissement personnel. Enfin, il est urgent de restaurer une image positive des métiers publics, en mettant en lumière leur utilité sociale et leur impact concret.