Réforme de la fonction publique : le gouvernement envisagerait de supprimer les catégories A, B et C

Danièle Licata
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Le ministre de la Fonction publique veut moderniser le statut des fonctionnaires

Supprimer les catégories A, B et C pour rendre la fonction publique plus attractive ? Si rien n’est encore signé, le gouvernement semble décidé à explorer toutes les voies dans le cadre de la réforme de la fonction publique qui doit être présentée à l’automne, pour mettre fin au problème récurrent du recrutement des fonctionnaires.  « Si on veut un statut qui distingue la fonction publique du privé, il faut avoir le courage de le moderniser » a déclaré Stanislas Guerini. Et d’ajouter : « c’est un sujet que je mets sur la table. Les catégories enferment les agents publics, elles créent des plafonds de verre qu’il est difficile de briser ». 

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Pour rappel, la catégorie C, la moins bien rémunérée, est accessible sans diplôme, avec un CAP, un BEP ou un brevet des collèges. Il faut en revanche un baccalauréat pour la catégorie B et un niveau Bac+2 ou Bac+3 pour la catégorie A, selon les branches de la fonction publique. Reste qu’aujourd’hui bon nombre d’agents sont surdiplômés par rapport à la catégorie dans laquelle ils exercent, d'où l'idée de mieux valoriser les compétences et les métiers, comme le défend également Philippe Laurent, Maire de Sceaux et Président du Conseil de la Fonction Publique Territoriale (CSFPT) : « les agents publics pourront évoluer plus rapidement. Ce qui rendra la fonction publique plus attractive ».

Licenciement et rémunération au mérite
 

Autre sujet délicat abordé : le licenciement. Sans vouloir remettre en cause l’emploi à vie, Stanislas Guerini nuance que « le statut n'a jamais dit qu'on ne pouvait pas licencier un agent qui ne faisait pas son travail » et compte bien dans le nouveau statut des fonctionnaires y faire figurer la facilitation du licenciement. Mais pour le Président du CSFPT, « force est de constater que ce principe est largement remis en question par l'augmentation des emplois contractuels qui représentent désormais une proportion significative des recrutements. De plus, ce rêve qui a motivé plusieurs générations n'attire plus les jeunes diplômés ». Selon une étude de la Direction générale de l'administration et de la fonction publique, plus de la moitié d’entre eux n'envisagent pas de travailler dans ce secteur au cours de leur carrière. Du coup, le nombre de candidatures au concours ne cesse de dégringoler. Seulement 11% des jeunes diplômés travaillaient dans ce secteur en 2020.
Si le gouvernement espère signer d’ici l’été « un accord de méthode » avec les syndicats, pour Philippe Laurent, « c’est la rémunération, moins compétitive qu'auparavant et moins attractive que dans le secteur privé à laquelle s’ajoutent des perspectives de carrière limitées qui expliquent largement ce déficit d’attractivité ». En d’autres termes, « il y a urgence à revaloriser les salaires de la fonction publique ». 

Un sujet brûlant, surtout si cette augmentation de la rémunération se fait au mérite selon des critères « définis au plus près du terrain » comme l'explique le ministre de la Fonction publique. Et d'ajouter : « ce n'est pas au ministre de définir le même indicateur pour toute la fonction publique, il faut laisser la main aux employeurs ».

 

Danièle Licata
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