SONDAGE Zepros Territorial / Toluna Harris Interactive et Collecteam : PSC, encore un effort

Danièle Licata
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79 % des élus déclarent n’avoir encore rien prévu quant au taux de prise en charge de la prévoyance qui sera appliqué après la réforme

Selon l’enquête miroir sur la perception de la prévoyance au sein de la fonction publique territoriale menée par Toluna Harris Interactive et Collecteam, partenaire des collectivités locales en prévoyance complémentaire avec 150 000 agents couverts, les collectivités locales ne se sont pas toutes mises en ordre de marche à l’approche de la mise en œuvre de la réforme de la PSC et les agents restent mal informés. Explications.

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Selon le sondage, 77 % des agents déclarent connaître les garanties associées à la prévoyance, dont 50 % affirment en avoir une compréhension précise. Cependant, ce sentiment de maîtrise masque parfois une confusion. En effet, un tiers des agents pense, à tort, que les garanties de prévoyance dans le secteur public sont plus avantageuses que dans le privé. La réalité est toute autre : aujourd'hui, la protection sociale complémentaire des agents de la fonction publique territoriale est moins favorable que celle des salariés du secteur privé. "C’est là que la réforme prend toute son importance" commentent les auteurs du sondage. Cette dernière imposera aux collectivités de proposer un contrat de prévoyance à leurs agents et de participer à son financement à hauteur d'au moins 50 % du coût. Toutefois, plus d'un tiers des décideurs publics interrogés admettent ne pas être en mesure de restituer précisément le niveau de prise en charge des cotisations par leur collectivité.

Une incompréhension générale, même chez les décideurs

Au-delà des agents, ce sont aussi les décideurs locaux qui affichent un déficit d'information inquiétant. En effet, 79 % des élus déclarent n’avoir encore rien prévu quant au taux de prise en charge de la prévoyance qui sera appliqué après la réforme. " Un constat préoccupant, surtout lorsque l’on sait que cette réforme bouleversera la gestion des collectivités en matière de protection sociale complémentaire " poursuit Collecteam. De plus, 60 % des décideurs reconnaissent ne pas savoir précisément si les garanties du secteur public sont meilleures ou moins avantageuses que celles du privé.
Ce manque d’information est d’autant plus problématique que la prévoyance est perçue comme un véritable atout. Du côté des agents, 96 % considèrent "qu’être couvert en cas d’invalidité, de maladie ou de décès est essentiel à leur sécurité professionnelle". Du côté des collectivités, la participation au financement de la prévoyance est vue comme un levier d’attractivité pour recruter et fidéliser les agents.

Un atout social encore sous-exploité

Malgré l’importance accordée à la prévoyance, la réforme ne semble pas être une priorité pour de nombreux élus. Cette situation pourrait ralentir sa mise en œuvre et accentuer les inégalités entre collectivités en matière de protection sociale des agents. Pour les agents, notamment ceux en catégorie A et B ou ayant une longue ancienneté, la prévoyance représente non seulement une garantie de sécurité mais aussi un avantage social important.
Face à ces enjeux, il devient urgent pour les collectivités de se préparer et d’informer correctement leurs agents et leurs décideurs. La réforme, qui impose aux collectivités de financer au moins la moitié du coût des contrats de prévoyance, pourrait renforcer l’attractivité du secteur public tout en garantissant une meilleure protection aux agents. 
 

Danièle Licata
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