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75% des Français attachés à leur département

Philippe Pottiée-Sperry
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Le conseil départemental de l’Essonne a fait réaliser par Harris Interactive un sondage relatif à la perception des Français sur les départements.

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80% d’entre eux en ont une bonne opinion, ce qui place ces collectivités en deuxième position, derrière les communes (88%) et sensiblement au même niveau que les régions, alors que l’Etat atteint tout juste 50%. En avoir une bonne opinion est une chose. Y être attaché, une autre. Ici, le niveau d’attachement est assez proche de l’opinion. Ainsi, 75% des personnes interrogées se disent attachés à leur département.

Des compétences du quotidien

En 2015, une étude révélait que 52% des Français souhaitaient la suppression du département. « Il est intéressant de constater qu’aujourd’hui, 75% se déclarent attachés au département. En revalorisant le rôle des pouvoirs locaux, la crise du coronavirus a permis de montrer que la proximité est un atout maître dans la résolution des difficultés et la capacité des pouvoirs publics à répondre aux solutions du quotidien », analyse François Durovray, président du département de l’Essonne.

Le département est associé à des compétences qui touchent directement le quotidien des Français (collèges, transports scolaires, personnes âgées, enfance, action sociale et santé…). Lorsqu’il s’agit d’actions impliquant une mobilisation financière très importante, l’État est jugé comme l’acteur principal. C’est le cas pour l’aide économique ou le RSA. A noter pour ce dernier relevant pourtant d’une compétence départementale que 46% des sondés pensent qu’il s’agit d’une compétence de l’Etat.

Utilité durant la crise

59% des Français estiment que les départements ont été utiles aux citoyens pendant la crise du Covid-19, contre 57% pour les régions et 51% pour l’État. Les communes arrivent en tête (69%), ce qui est assez logique sachant que le maire a été plus vu et donne le sentiment de s’être impliqué davantage. Si toutes les actions n’ont pas été identifiées, l’opinion générale reste positive : 67% parlent d’une gestion départementale efficace de la crise sanitaire, 58% d’un département à la hauteur lorsqu’il s’agit précisément de la gestion des collèges.

Selon le département de l’Essonne, « la crise du coronavirus a bien montré que ce sont les pouvoirs locaux qui ont le mieux répondu aux attentes des citoyens ». Et d’ajouter : « l’institution départementale a fourni la preuve de son utilité, à travers plusieurs initiatives emblématiques (commandes groupées de masques, installation de services de télémédecine, mise à disposition de tablettes et d’ordinateurs auprès des collégiens, des enseignants et des résidents en Ehpad…) ».

Des blocs de compétences à clarifier

75% des personnes interrogées sont optimistes à l’égard de l’avenir de leur département. Néanmoins, la crise sanitaire a redéfini les priorités identifiées pour ces collectivités dans les prochaines années : le soutien au développement économique et à l’emploi comme la situation des personnes âgées sont deux priorités formulées par les sondés, fortement corrélées à la crise.

« Le soutien au développement économique, soulevé en priorité par les Français, pose question du rôle du département, alors que cette faculté n’entre plus dans son champ de compétence [NDLR : depuis la loi NOTRe d’août 2015, au grand dam des départements]. Les Français ne savent pas exactement qui fait quoi, je demande donc des blocs de compétences clairement identifiés », lance François Durovray.

Appel à plus de décentralisation

Dans ce contexte qu’il leur est plutôt favorable, les départements veulent faire entendre leur voix. Ainsi, les plus de 60 présidents de départements du groupe DCI (Droite, Centre et Indépendants) de l'Assemblée des départements de France (ADF) ont lancé un appel au gouvernement pour plus de moyens d’action en leur faveur et à « donner un nouvel élan à la décentralisation », dans une tribune publiée le 20 juin par le JDD. Sur la gestion de la crise du Covid-19, ils jugent sévèrement les ARS (agences régionales de santé), « trop éloignées des territoires » et demandent de revoir leur gouvernance. Les élus défendent un rôle accru pour les départements. Ils n’ont pas apprécié les conséquences de la loi NOTRe leur interdisant notamment de verser des aides économiques aux entreprises très impactées par la crise sanitaire. Après cette crise, les départements demandent donc un rééquilibrage des pouvoirs face aux régions et à l’Etat. « Il est temps de donner aux départements la plénitude des moyens nécessaires pour agir dans les territoires, tant sur le plan social que sur le plan de l’économie de proximité », affirment les signataires de l’appel, emmenés par François Sauvadet, président de la Côte-d’Or et du groupe DCI de l’ADF.

Dans le détail, les élus plaident pour « un Etat qui assure les solidarités et le régalien, des régions qui traitent les grandes stratégies économiques et le couple département-communes, qui constituera plus que jamais le socle de la République ».

P.P-S.

(1) Sondage réalisé du 2 au 9 juin 2020 auprès d’un échantillon représentatif de 1412 personnes, de 18 ans et plus.

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Philippe Pottiée-Sperry
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