
3 Minutes / 3 Questions dans les conditions du Direct

Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec France Climat à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invité cette semaine, Florian Bercault, maire de Laval (53) Président d’Agglomération. En 3 minutes chrono, il partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville. Un échange sans détour, à ne pas manquer !
Quel est le projet dont vous êtes le plus fier ?
Je dirais sans hésiter : le quartier Saint-Nicolas. C'est un territoire emblématique de Laval, à la porte sud-est de la ville, qui concentre de nombreux défis mais aussi une formidable énergie. Nous avons mené une transformation à la fois urbaine, sociale, écologique et économique. La rénovation des logements, en lien avec les bailleurs sociaux, était essentielle pour restaurer la dignité des habitants. Mais ce qui me rend le plus fier, ce sont les projets à forte valeur humaine que nous y avons déployés.
Je pense à l'entreprise à but d'emploi, créée dans le cadre de "Territoires zéro chômeur de longue durée", qui salarie aujourd'hui une quarantaine de personnes. C'est une réponse très concrète au chômage de longue durée. Et plus récemment, nous avons commencé à implanter une ferme urbaine sur une dizaine d'hectares aux portes du quartier. Des arbres fruitiers ont été plantés, le maraîchage va se lancer. Cette ferme va produire de quoi nourrir jusqu'à 1 000 habitants à terme. C'est une façon de faire basculer un quartier populaire dans une logique d'autonomie alimentaire, de bien-être, de fierté retrouvée. Les habitants y trouvent une utilité, un emploi, un lien à la terre. Et la cantine municipale pourra bénéficier à terme de cette production locale. Ce projet est cohérent, transversal, solidaire et porteur d'une vraie transition. Il pourrait même inspirer des modèles à plus grande échelle, pour la "fabrique France" de demain.
Quel est le projet qui vous laisse un petit goût d'inachevé ?
L'aménagement des bords de Mayenne. Laval est traversée par cette rivière magnifique, qui structure à la fois la ville et l'agglomération. Huit communes sont concernées. Nous avons un potentiel incroyable autour de cette rivière, pour en faire un espace de nature, de loisirs, de culture, de tourisme. Mais aujourd'hui, nous en sommes encore au stade des études. J'aurais aimé avoir le temps et les moyens de réaliser pleinement ce projet. Nous avons pensé à la revalorisation du patrimoine flottant, à l'installation d'un second bateau-lavoir, à la redynamisation des maisons éclusières, mais aussi à des aménagements pour la promenade, le vélo, la découverte du paysage. Ce projet mérite d'être poursuivi. Il porte une vision de l'agglomération plus douce, plus attractive, et c'est un axe structurant de développement. Il reste pour moi une envie forte, que j'espère voir aboutir.
Quels sont les projets qui marqueront votre mandat ?
Je dirais deux choses : une méthode, et un projet d'aménagement majeur. La méthode, c'est celle de la fabrique partagée de la ville. Nous avons organisé une convention citoyenne spécialement dédiée aux quartiers populaires, en tirant au sort 50 Lavallois. L'idée était de dire que la réussite des quartiers populaires est l'affaire de toute la ville. Ces citoyens ont travaillé pendant trois week-ends, rédigé un manifeste, un plan d'action que nous mettons en œuvre avec nos partenaires.
J'ajoute à cela les budgets participatifs, dont un spécialement destiné aux jeunes. C'est un signal fort pour dire : chacun peut être acteur. Dans un monde fragmenté, la codécision est un outil de cohésion.
L'autre grand projet, c'est la rénovation du centre-ville et notamment de la place du 11 Novembre. Cette place de 2,5 hectares était un vaste espace triste avec des stationnements, un monument aux morts, un jet d'eau. Typique des villes moyennes des années 80. Nous l'avons totalement transformée : 25 % de la surface a été dés-imperméabilisée, la nature est revenue, les circulations ont été repensées. Nous avons cassé l'aspect giratoire, donné leur juste place aux piétons, vélos, voitures. Et surtout, nous y avons implanté une halle alimentaire et gourmande, lieu de convivialité, de bien-manger, d'économie locale. Cette place est devenue un véritable cœur battant. Un marqueur fort de la transition urbaine.
Sur le même sujet




