3 minutes - 3 questions dans les conditions du direct
Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec « Place des élus », premier réseau social dédié aux élus et aux acteurs locaux, à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invitée cette semaine, Galiène Cohu, maire de Loir-en-Vallée (72) et conseillère départementale du canton de Château-du-Loir (72). En 3 minutes chrono, elle partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville. Un échange sans détour, à ne pas manquer !
Quel est le ou les projets dont vous êtes la plus fière ?
Sans hésiter, c’est d’avoir réussi à fédérer les quatre communes historiques – Ruillé-sur-Loir, Poncé-sur-le-Loir, Lavenay et La Chapelle-Gaugain – au sein de Loir-en-Vallée. Nous sommes devenus une commune nouvelle en 2017, et le plus grand défi a été de créer une véritable équipe municipale à partir de quatre territoires, chacun avec son identité, son histoire et ses habitudes. Aujourd’hui, nous avançons ensemble, sans gommer les origines de chacun : on continue de dire « Ruillé » ou « Poncé », et c’est normal. Loir-en-Vallée est un chapeau commun, pas une gomme.
Ce regroupement nous a permis des mutualisations très concrètes : l’entretien des 130 km de voirie, la gestion des bâtiments – nous en avons 52 ! – les réseaux, l’arrivée d’un hydrocurage, la coordination des travaux… C’est du quotidien, mais un quotidien qui, mis en commun, devient plus efficace et moins coûteux. Et nous avons aussi préservé des commerces dans chacune des communes déléguées, ce qui n’était pas gagné.
Quel projet vous laisse aujourd’hui un goût d’inachevé ?
Plus qu’un projet abandonné, je dirais que notre frustration vient de la lenteur actuelle de l’action publique. Tout est long, tout est complexe, tout demande des ans de procédures avant même de commencer les travaux. Plusieurs projets sont donc « inachevés » simplement parce qu’ils n’ont pas pu avancer au rythme nécessaire.
Et puis il y a une douleur particulière : la restauration de l’église de La Chapelle-Gaugain. Nous en avons restauré une à Poncé, nous terminons celle de Lavenay, mais pour la troisième, je n’ai pas encore le bouclage financier. C’est un patrimoine fragile, précieux, et je crains de ne pas pouvoir engager le chantier faute de moyens. C’est un crève-cœur.
Quels sont vos projets dans les prochains mois ?
Notre priorité est de poursuivre les chantiers déjà engagés : la mise en service d’une nouvelle station d’épuration, l’aménagement de descentes de voies vertes, la création d’un lotissement que nous voulons attractif pour accueillir de nouvelles familles, et un réseau de chaleur avec chaufferie biomasse. Le grand enjeu reste celui de l’avenir démographique : garder des commerces, maintenir les écoles, attirer des habitants pour rester un territoire vivant.
Par ailleurs – même si je suis en réflexion sur ma candidature – je considère qu’une seule chose devra être décidée coûte que coûte : équiper la commune en dispositifs de vidéoprotection. Je le regrette, car nous sommes en milieu rural, mais les incivilités, les vols de véhicules, les dégradations – y compris dans une école récemment – nous obligent à agir. Sans dramatiser, nous devons protéger nos équipements publics et nos habitants.