3 minutes - 3 questions dans les conditions du direct
Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec « Place des élus », premier réseau social dédié aux élus et aux acteurs locaux, à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invité cette semaine, Aurélien Bertrand, maire de Pruniers en Sologne (41) et Vice-Président de la Communauté de Communes du Romorantinais. En 3 minutes chrono, il partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville. Un échange sans détour, à ne pas manquer !
Quel est le ou les projets dont vous êtes le plus fier ?
Je pourrais en citer beaucoup, mais deux projets se détachent vraiment. Le premier, c’est la mise en place du Conseil municipal des enfants, une promesse de campagne que nous avons concrétisée dès le début du mandat. Chaque année, sept élèves de CM1 et CM2 sont élus pour deux ans. Ce n’est pas un dispositif léger à mettre en place, mais c’est une réussite totale.
Les enfants montent leur programme, vivent une vraie campagne, découvrent parfois la déception de ne pas être élus et, pour ceux qui le sont, s’engagent avec enthousiasme. On les voit prendre conscience de ce qu’est la citoyenneté, s’intéresser aux projets de la commune, proposer des idées. C’est un premier pas magnifique vers l’engagement.
Le deuxième projet est plus structurant : l’extension de la maison de santé. Le bâtiment avait déjà été agrandi en 2016, mais nous avons décidé en 2024 d’aller plus loin pour répondre aux besoins du territoire. L’extension de plus de 200 m² permettra d’accueillir un pôle dentaire, un troisième médecin généraliste – que nous n’avons pas encore identifié mais activement recherché – et un logement destiné aux internes et stagiaires : kinés, médecins, psychologues… C’était un projet qui n’était pas prévu au programme initial, mais il a mûri au fil du mandat, en cohérence avec les attentes de la population. L’ouverture est prévue pour mars ou avril prochain : une vraie bouffée d’oxygène pour un territoire rural comme le nôtre.
Quel projet vous laisse aujourd’hui un goût d’inachevé ?
Il n’y a pas eu de blocage majeur sur les projets engagés, mais deux dossiers n’ont pas pu voir le jour faute de conditions réunies : une aire de camping-cars et la rénovation du centre radio-pôle jeunesse.
Ce ne sont pas des abandons, mais des reports. Nous n’avions pas le foncier disponible pour l’un, et les financements nécessaires pour l’autre. D’autres priorités se sont imposées : c’est le quotidien d’une municipalité, faire des choix politiques. Il y a donc une part de frustration, oui, car nous aurions aimé les mener à bien dans ce mandat. Mais ce sont des projets que nous souhaitons remettre sur la table si la population nous renouvelle sa confiance.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Je suis candidat à ma succession – à 34 ans, j’ai encore l’énergie et l’envie de poursuivre. Le prochain mandat ne sera pas celui des « grands projets », mais celui du réalisme et de la gestion responsable.
Notre priorité sera de terminer les chantiers engagés, notamment la maison de santé, mais surtout de maintenir et entretenir l’existant : voirie, réseaux, eau potable. Nous devons faire mieux avec moins.
Nous garderons également notre engagement de ne pas augmenter les impôts, comme depuis 2014.
Nous souhaitons développer au maximum les voies douces, car même dans un territoire rural, les habitants veulent pouvoir se déplacer autrement qu’en voiture thermique. Mais cela représente un coût important : il faudra être pragmatique.
La sécurité restera un enjeu majeur. Nous avons renforcé la vidéoprotection, mais la question d’une police municipale se pose désormais, même si elle ne fait pas l’unanimité.
Nous continuerons à agir sur trois fronts essentiels :
• la santé, priorité absolue dans un territoire au vieillissement marqué ;
• le logement, en mobilisant les logements vacants et en accompagnant les projets de lotissements pour attirer de jeunes ménages ;
• la culture, qui est un élément clé de l’attractivité locale. Nous avons fait beaucoup et souhaitons poursuivre avec des concerts et événements réguliers.
Pruniers-en-Sologne reste un territoire rural très vivant, avec une centaine de TPE-PME, deux zones d’activité, l’influence touristique de Beauval et Chambord, ainsi qu’un fort attrait des Franciliens depuis le COVID. Notre rôle, c’est de transformer cet attrait en installations durables, en qualité de vie, et en services publics adaptés.